Le 22 février, jour du début en Algérie de la contestation contre le pouvoir, dénommée Hirak, a été décrété «Journée nationale» par le président Abdelmadjid Tebboune. Un choix qui suscite des critiques.
La présidence a annoncé, dans un communiqué cité par la télévision d’État, que « M. Tebboune a décrété mercredi (…) le 22 février de chaque année ‘Journée nationale’ de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée ». « Le décret présidentiel stipule que la journée du 22 février immortalisera le sursaut historique du peuple et sera célébrée dans l’ensemble du territoire national, à travers des manifestations et des activités à même de renforcer les liens de fraternité et de cohésion nationales », selon le communiqué.
Le 22 février 2019, des millions d’Algériens sont descendus dans les rues des grandes villes du pays pour exprimer leur rejet d’un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Ce mouvement populaire a obtenu la démission de M. Bouteflika début avril 2019, mais a continué de réclamer la fin du système politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.
Le président Tebboune accusé de vouloir récupérer une date qui appartient aux Algériens
Kaci Tansaout est le dirigeant du Comité national de libération des détenus (CNDL), organisation phare des manifestations du vendredi qui dénombre le nombre de personnes arrêtées pendant les mobilisations. Pour lui, par cette décision, le président tente de récupérer une date qui appartient aux Algériens, alors que ces derniers ne veulent pas d’une armée impliquée dans la politique.
« Tout le monde sait que c’est une récupération, mais c’est une tentative de récupération. Ils continuent toujours à réprimer, ils continuent toujours à arrêter les manifestants porteurs de l’emblème amazigh. C’est un non-événement, d’ailleurs la réaction du peuple algérien depuis hier, depuis que l’information est tombée, tout le monde se moque de cette sortie. C’est un non-événement. Ils veulent récupérer une date, c’est les Algériens qui ont fait tomber le régime de Bouteflikha. Aujourd’hui c’est le système, c’est pouvoir qui a peur et ce n’est plus la rue. Les militaires sont tous les enfants du peuple, ils sont tous nos frères, mais il s’agit d’un état-major qui décide, qui ne veut pas lâcher le pouvoir. Le peuple algérien veut une armée républicaine, ça veut dire une armée qui ne s’implique pas dans la politique », a déclaré à RFI Kaci Tansaout.
Source: Rfi Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée