Quelque 2 000 étudiants algériens ont défilé dans la capitale Alger pour le 36e mardi consécutif, réitérant leur rejet de la présidentielle du 12 décembre et réclamant la libération des détenus arrêtés en lien avec le mouvement.
Les étudiants algériens, accompagnés de citoyens, ont défilé sans incidents dans les rues d’Alger, où la police était déployée en nombre.
« Cette année, il n’y aura point de vote », ont-ils scandé, en référence à la présidentielle que le pouvoir entend organiser le 12 décembre pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril sous la pression de la rue et de l’armée.
Le scrutin est rejeté par le hirak, le mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis le 22 février, demandant le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir et la mise en place d’institutions de transition.
Mais le 27 octobre, l’Autorité nationale indépendante des élections a enregistré 22 candidatures, dont celles de deux ex-Premiers ministres du président déchu, à la présidentielle.
« Libérez nos enfants » ont également crié les manifestants, brandissant des portraits de personnes arrêtés en lien avec le hirak.
Parmi ces visages, celui d’une étudiante en droit, Nour al-Houda Dahmani, devenue l’une des icônes du mouvement depuis son incarcération le 17 septembre, pour avoir brandi une pancarte dénonçant la « corruption ».
Selon le Comité national de libération des détenus, une centaine de manifestants, militants ou journalistes ont été détenus depuis juin pour des faits liés au hirak. Parmi eux, certains ont été arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh (berbère). Le 22 octobre, deux ans de prison ferme ont été requis pour « atteinte à l’intégrité du territoire » contre six manifestants arrêtés en juin en possession de tels emblèmes.
Le verdict de ce procès, attendu mardi, n’a finalement pas été rendu en raison d’une grève illimitée et inédite des magistrats, lancée dimanche pour dénoncer la « mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire ».
Des proches de ces détenus ont protesté contre cette grève devant le principal tribunal d’Alger, estimant qu’elle retenait les détenus en « otage ».
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée