Le tribunal militaire de Blida a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de l’armée algérienne Khaled Nezzar, accusé notamment de « complot », a annoncé mardi la télévision nationale.
Depuis la démission forcée de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika début avril, la justice a ouvert une série d’enquêtes pour des faits de corruption et placé en détention préventive plusieurs ex-responsables politiques. Par crainte de subir le même sort, le général à la retraite Nezzar, ancien homme fort du pays au début des années 1990, a fui il y a plus d’un mois en Espagne où il a été rejoint par son fils, selon des médias algériens.
« Le tribunal militaire de Blida (sud d’Alger) a émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar et (son fils) Lotfi Nezzar, accusés de complot et d’atteinte à l’ordre public », a indiqué lundi la télévision nationale. Une troisième personne, Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, est également visé par ce mandat d’arrêt, a précisé la télévision nationale.
De témoin à accusé
Les trois noms sont apparus durant l’instruction visant Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, selon la presse algérienne. Khaled Nezzar avait été entendu comme témoin le 14 mai dans l’enquête pour complot contre l’autorité de l’armée et de l’État visant Saïd Bouteflika et les ex-chefs des services de renseignements, les généraux Mohamed Médiène dit « Toufik » et Athmane Tartag alias « Bachir ».
Le général Nezzar avait affirmé que Saïd Bouteflika, qui ne disposait d’aucun pouvoir constitutionnel, lui avait dit en mars envisager d’instaurer l’état de siège et de démettre le général Gaïd Salah, afin de mettre fin à la contestation contre son frère. Soutien indéfectible du président Bouteflika durant 15 ans, Ahmed Gaïd Salah est devenu de facto l’homme fort du pays depuis avril.
Le général Nezzar a été l’un des principaux artisans, en janvier 1992, de l’interruption du processus électoral destinée à empêcher la victoire des islamistes aux législatives et qui a précipité l’Algérie dans une « décennie noire » de guerre civile.
Soure: Jeune Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée