Dans le cadre de la restructuration des opérations de la force Barkhane au Sahel, une deuxième base militaire a été rétrocédée et transférée samedi à l’armée malienne. Il s’agit de la base de Tessalit, située dans le nord du Mali, a annoncé mardi l’armée française.
La force antijihadiste Barkhane a transféré à l’armée malienne la base de Tessalit, dans le nord du Mali, dans le cadre de la restructuration de ses opérations au Sahel, a annoncé mardi 16 novembre l’état-major français.
« Après celle de Kidal, l’emprise occupée par la force Barkhane à Tessalit a été transférée le 13 novembre aux Forces armées maliennes (FAMa). Les derniers soldats français ont quitté le site le 15 novembre », indique un communiqué de l’état-major.
« Ce transfert a été progressif, maîtrisé et étroitement coordonné avec les FAMa et avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), dont un contingent de plusieurs centaines de militaires est déployé en permanence à Tessalit », selon le document.
Situé à une dizaine de kilomètres seulement de la frontière avec l’Algérie, « Tessalit était le poste le plus avancé de l’opération Barkhane » explique Cyriel Payen, envoyé spécial de France 24 à Gao, où il a pu rencontrer les derniers soldats français après leur retrait de la base de Tessalit.
Interrogé par France 24, le capitaine Florent au commandement de la base depuis plusieurs mois dit sa fierté d’avoir pu relever le « défi de transfert à l’unité malienne » et d’être parvenu à ramener ses hommes à Gao. Un véritable défi sécuritaire sachant que la base de Tessalit a fait l’objet de plusieurs attaques, dont une récemment le 15 juillet.
Un redimensionnement vers la zone des trois frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso
Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire de lutte contre les jihadistes au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d’ici à 2023 à 2 500-3 000 hommes, contre plus de 5 000 aujourd’hui.
La base de Kidal avait été rétrocédée aux Maliens mi-octobre. Reste désormais celle de Tombouctou.
« Ce que l’on vit aujourd’hui est le redimensionnement de Barkhane avec le maintien de la grande base de Gao et un recentrage des opérations contre les jihadistes d’Al-Qaïda et du groupe État islamique dans la zone dite des trois frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, où les attaques qui se multiplient font énormément de mal à la population civile« , détaille Cyril Payen.
Bonnes relations avec l’armée malienne
Les relations entre Paris et Bamako se sont envenimées le 25 septembre, lorsque le Premier ministre de transition malien, Choguel Kokalla Maïga, a accusé la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, d' »abandon en plein vol ». Des critiques censées justifier le possible recours au groupe de sécurité privée russe Wagner, décrit comme proche du président russe Vladimir Poutine, pour compenser la réduction de la voilure de Barkhane.
L’UE a trouvé « un consensus » parmi ses 27 États membres pour sanctionner la société de mercenaires, a annoncé à cet égard lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Mais l’armée française insiste de son côté sur les bonnes relations avec les forces de Bamako. « Les unités maliennes et françaises se sont entraînées ensemble pendant plusieurs semaines pour partager leurs savoir-faire et préparer la pleine prise en compte de l’emprise par une compagnie renforcée des FAMa », a-t-elle assuré.
« Différentes procédures de réassurance ont notamment pu être mises en œuvre », a-t-elle ajouté, saluant les « très bonnes conditions de dialogue avec les forces partenaires ».
Source: France 24/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée