Au Cameroun, des élections régionales « historiques » boycottées par l’opposition

Un bureau de vote à Maroua, le 6 décembre 2020, lors des élections régionales camerounaises. Josiane Kouagheu / REUTERS

Quelque 24 000 grands électeurs étaient amenés à voter pour désigner 900 conseillers régionaux, une première dans le pays.

groupes sécessionnistes affrontent l’armée depuis près de quatre ans dans un conflit qui a fait plus de 3 000 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile.

Le régime a présenté ces premières élections régionales, pourtant prévues dès la Constitution de 1996, comme « historiques » pour achever la décentralisation et régler cette crise anglophone. Les conseils régionaux, oubliés depuis 1996, avaient été remis au goût du jour lors d’un grand dialogue national convoqué en 2019 par Paul Biya, après d’intenses pressions internationales pour mettre fin au conflit en zone anglophone.

Une indemnité de 50 000 francs CFA

En tout, quelque 24 000 grands électeurs – des conseillers municipaux et des chefs traditionnels – étaient amenés à voter dans ce scrutin indirect pour désigner 900 conseillers régionaux (90 pour chacune des dix régions). Les résultats n’ont pas encore été communiqués mais ils font peu de doutes, puisque les conseillers municipaux, qui élisent le plus grand nombre de représentants dans ces nouvelles assemblées régionales, sont très majoritairement issus du parti de M. Biya, 87 ans.

Outre la rébellion en zone anglophone, le président Biya, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis trente-huit ans, est confronté à une contestation inédite dans la rue depuis sa réélection en 2018 et à des attaques répétées de groupes djihadistes dans la région de l’Extrême-Nord. Pour inciter à faire de ces élections un succès, il avait promis le 2 septembre, par décret présidentiel, une indemnité de 50 000 francs CFA (environ 75 euros) pour chaque grand électeur ayant pris part au scrutin.

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Quatorze partis étaient en lice hors des zones anglophones, dont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), de M. Biya, qui avait remporté une victoire écrasante aux municipales de février. Dans les deux régions anglophones, le RDPC était le seul à présenter des candidats. Dans tout le pays, le scrutin a été boycotté par les deux principaux partis d’opposition : le Social Democratic Front (SDF) et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), de Maurice Kamto, l’opposant numéro un à M. Biya.

Source: Le Monde Afrique/Mis RN ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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