Malgré l’adoption d’une loi dépénalisant l’homosexualité, « l’outrage aux bonnes mœurs » reste passible de deux ans de prison et de plus de 3 000 euros d’amende.
Deux Gabonaises âgées de 47 et 26 ans ont été arrêtées lundi 9 novembre à Makokou, dans l’est du Gabon, pour « outrage aux bonnes mœurs » après avoir simulé un mariage gay et s’être embrassées en public, a appris l’AFP auprès du maire de la ville et d’une source proche du dossier. Les images de cette union ont été très largement diffusées et commentées sur les réseaux sociaux.
« Elles expliquent leur acte par leur désir d’adopter des enfants », a expliqué à l’AFP Guy-Roger Ekazama, le maire de Makokou. Mais selon lui, « la loi est claire : un mariage se fait entre deux personnes de sexes différents ». Selon le Code pénal gabonais, les outrages aux bonnes mœurs sont passibles de deux ans de prison et de 2 millions de francs CFA (3 050 euros) d’amende.
Le 23 juin, le Parlement gabonais avait voté une loi dépénalisant l’homosexualité. « Mais la loi ne permet pas de célébrer d’union entre personnes du même sexe ou de s’embrasser en public, car cela heurte la moralité », a expliqué à l’AFP une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat. Cette « affaire est une première au Gabon », a-t-elle souligné.
La société et les Eglises gabonaises restent largement hostiles à la loi du 23 juin. En Afrique subsaharienne, l’homosexualité est largement illégale, plus de la moitié de ses pays interdisant ou réprimant les rapports homosexuels, parfois punis de peine de mort.
Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée