Un pétrolier transportant 750 tonnes de gazole, parti d’Égypte pour rejoindre Malte, a coulé, samedi, dans le golfe de Gabès, au large des côtes sud-est de la Tunisie. Les autorités estiment pouvoir éviter une pollution majeure.
Le pétrolier Xelo, immatriculé OMI 7618272, de taille moyenne et battant pavillon de la Guinée équatoriale, se dirigeait vers l’île de Malte en provenance du port de Damiette en Égypte, lorsqu’il a coulé, samedi 16 avril. Pour se mettre à l’abri face à de mauvaises conditions météorologiques, le navire avait demandé à entrer dans les eaux territoriales tunisiennes la veille au soir.
Alors qu’il se trouvait à environ sept kilomètres des côtes du golfe de Gabès, au sud-est de la Tunisie, le pétrolier a commencé à prendre l’eau. Celle-ci s’est infiltrée dans la salle des machines, montant jusqu’à près de deux mètres de hauteur, selon un communiqué du ministère tunisien de l’Environnement. Les autorités tunisiennes ont alors évacué l’équipage de sept personnes se trouvant à bord du navire en détresse qui coulé jusqu’au petit matin.
Une situation « sous contrôle »
Dans des déclarations à l’AFP, la ministre tunisienne de l’Environnement Leila Chikhaoui, qui s’est rendue à Gabès, s’est montrée optimiste sur une situation décrite par ses services comme étant « sous contrôle ».
« Nous pensons que la coque est encore étanche et qu’il n’y a pas eu de fuite pour le moment », a-t-elle dit lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP. En outre, « le gazole a tendance à s’évaporer assez rapidement », dans l’éventualité où des nappes remonteraient à la surface, selon la ministre.
« Nous pensons que les moyens actuels permettront de circonscrire l’accident », a-t-elle ajouté, disant qu’au besoin la Tunisie pourrait « faire appel à l’aide internationale ».
Selon Leila Chikhaoui, les autorités attendent que « la météo soit meilleure au niveau du vent et de la houle pour que des plongeurs aillent vérifier avec davantage de certitude l’état de la coque ». Ensuite, elles décideront « s’il faut pomper ou ramener le navire plus près de la côte pour sécuriser la cargaison ». Aucune opération ne sera menée samedi à cause de la « météo défavorable », a dit la ministre.
Par précaution, des barrières anti-pollution sont mises en place autour du périmètre du naufrage, surveillé par les militaires et inaccessible à la presse.
La crainte d’une catastrophe environnementale
Les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Transports ainsi que les douanes sont mobilisés pour éviter « une catastrophe environnementale marine dans la région », a assuré le ministère de l’Environnement.
Dans un communiqué samedi, le Fonds mondial pour la nature (WWF) s’est dit inquiet d’une éventuelle « nouvelle catastrophe environnementale dans la région » et a invité les experts « à étudier l’ampleur de l’impact de l’incident sur l’activité de pêche maritime et les revenus des marins ».
L’ONG WWF a rappelé que le site du naufrage est « une zone de pêche pour 600 marins » et que le golfe de Gabès « abrite environ 34 000 pêcheurs qui souffrent d’agressions chimiques polluantes depuis des décennies ».
La région de Gabès a souffert ces dernières années, selon plusieurs ONG, d’épisodes de pollution, dus aux industries de transformation de phosphate qui y sont installées et à la présence d’un oléoduc y acheminant le pétrole du sud tunisien.
Source: France 24/Miis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée