Après l’attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre la ville portuaire de Palma le 24 mars, le géant pétrolier français Total confirme la suspension de son projet gazier au Mozambique.
« Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans le nord de la province du Cabo Delgado au Mozambique, Total confirme le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi », écrit le groupe dans un communiqué publié lundi 26 avril. « Cette situation conduit Total, en tant qu’opérateur du projet Mozambique GNL, à déclarer la force majeure », ajoute le groupe.
Cette notion juridique est invoquée lorsque des conditions exceptionnelles empêchent la poursuite d’un chantier et l’exécution des contrats qui y sont liés. Total avait déjà évacué une partie des employés, et suspendu les travaux depuis fin décembre, à la suite d’une série d’attaques djihadistes.
La Confédération des associations économiques du Mozambique (CTA) avait affirmé mardi que Total avait suspendu les contrats avec plusieurs sociétés indirectement liées au projet gazier. Parmi elles figurent une société de construction italienne chargée de bâtir un village pour reloger les habitants déplacés par le projet ainsi qu’une entreprise publique portugaise chargée de construire un nouvel aéroport.
Bilan de l’attaque inconnu
De nouveaux affrontements ont eu lieu il y a dix jours à Palma, ainsi qu’à Mueda et Pundanhar, deux localités situées dans un rayon de 200 kilomètres, a affirmé une source sécuritaire. Le 24 mars, des groupes armés qui ont fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) ont semé la terreur dans la ville portuaire de 75 000 habitants située dans la région pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, à seulement quelques kilomètres du mégaprojet gazier piloté par le groupe Total.
Officiellement, des dizaines de civils, policiers et militaires ont été tués dans ce raid contre Palma. Le bilan réel, sans doute plus lourd, n’est pas encore connu. L’ONG Acled recensait déjà 2 600 morts avant cette dernière attaque, dont la moitié de civils. Selon l’ONU, quelque 700 000 personnes ont dû quitter leur foyer en raison des violences dans la région.
Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée