Le nord-ouest et le centre du Nigeria continuent d’être le théâtre de violences perpétrées par des groupes armés. Au moins 200 personnes ont été tuées au cours de plusieurs attaques menées cette semaine par des hommes armés dans l’Etat de Zamfara, a déclaré dimanche 9 janvier un responsable gouvernemental.
« C’est horrible et tragique. Plus de 200 personnes ont été enterrées (…) à cause de l’invasion de bandits », a déclaré la porte-parole de Sadiya Umar Farouq, ministre des affaires humanitaires. « Nous sommes également inquiets pour les personnes déplacées qui fuient par centaines leurs communautés », a ajouté le ministre dans un communiqué publié samedi soir.
Des dizaines de personnes portées disparues
« Plus de 10 000 victimes se sont également retrouvées sans abri après que leurs maisons ont été rasées par les bandits alors que des dizaines [d’autres personnes] sont toujours portées disparues », a-t-il ajouté.
« Nous avons enterré au total 143 personnes tuées par les bandits dans ces attaques », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Balarabe Alhaji, chef d’un des villages touchés par ces attaques dans l’Etat de Zamfara.
Des centaines d’hommes armés arrivés à moto ont lancé des attaques dans dix villages des districts d’Anka et de Bukkuyum de mercredi à jeudi, tirant sur les habitants, pillant et incendiant des maisons, ont indiqué ces habitants.
Un habitant du village de Kurfa Danya, Babandi Hamidu, a déclaré que ces hommes tiraient à « vue » sur toute personne qu’ils voyaient dans le village. Quatre habitants ont déclaré à l’AFP avoir assisté aux funérailles des victimes dans leurs villages respectifs.
« Meurtriers de masse »
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a condamné samedi ces attaques perpétrées selon lui par des « meurtriers de masse » qui attaquent, pillent, enlèvent les villageois, dont ils volent le bétail et brûlent les maisons, dans le nord-ouest rural du Nigeria, sans toutefois faire état d’un bilan.
Mercredi, le gouvernement a officiellement qualifié les « bandits » opérant au Nigeria de « terroristes », afin de durcir les sanctions à l’encontre des auteurs d’attaques, de leurs informateurs et de leurs partisans.
Les forces armées nigérianes ont déclaré cette semaine avoir tué 537 « bandits armés et autres éléments criminels » et en avoir arrêté 374 autres dans le nord-ouest du Nigeria depuis mai 2020, tandis que 452 « civils enlevés ont été secourus ».
Source: France 24/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée