En raison « de la sécheresse, de la récession économique et de la pandémie » due au coronavirus, 8,6 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire.
Environ 60 % de la population zimbabwéenne, soit 8,6 millions de personnes, vont se retrouver en situation d’insécurité alimentaire d’ici à la fin de l’année, en raison « des effets combinés de la sécheresse, de la récession économique et de la pandémie » de coronavirus, a prévenu, jeudi 30 juillet, le Programme alimentaire mondial (PAM).
« D’ici la fin de l’année, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire (…) atteindra 8,6 millions, soit le chiffre sidérant de 60 % de la population », selon les projections du PAM qui a lancé un appel de fonds de 250 millions de dollars (213 millions d’euros) supplémentaires pour faire face aux besoins.
Le confinement en place pour tenter de ralentir la propagation du coronavirus « a précipité beaucoup de personnes dans le chômage dans les zones urbaines, tandis que la faim dans les zones rurales s’accélère car des migrants non employés rentrent dans leur village où l’absence de leurs apports financiers vitaux se fait profondément ressentir », a détaillé l’agence onusienne. « Les paysans de subsistance qui représentent les trois quarts de la population zimbabwéenne et fournissent l’essentiel de la nourriture [du pays] sont aussi touchés à cause de la troisième récolte successive victime de la sécheresse », précise encore le PAM.
« Familles désespérées »
La production de maïs a chuté de plus de la moitié par rapport à la même période en 2019. A cause de l’hyperinflation, le prix des produits de base « a augmenté bien au-delà des moyens de la plupart des Zimbabwéens. Le mois dernier, le prix du maïs a plus que doublé à Harare ». Dans ce contexte, « un nombre croissant de familles désespérées mangent moins et vendent des biens précieux, s’endettent », alertent les experts du PAM.Lire aussi Cartographier la famine en temps réel pour tenter de mieux la combattre
Le Zimbabwe, pays d’Afrique australe, est englué depuis une vingtaine d’années dans une crise économique catastrophique, qui se traduit par une inflation galopante et des pénuries de nombreux produits de première nécessité. Des manifestations étaient prévues vendredi par un parti d’opposition pour protester contre la corruption et la crise économique mais elles ont été interdites par les autorités. Plusieurs années de sécheresse ont aggravé la situation, encore compliquée par l’actuelle crise sanitaire.
A ce jour, plus de 2 800 cas confirmés de nouveau coronavirus ont été enregistrés au Zimbabwe, dont 41 décès dus au Covid-19.
Source : Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée