Le Caire, Addis-Abeba et Khartoum ont encore un mois pour lever les points de crispation au sujet de l’édifice construit en Ethiopie qui doit entrer en service fin 2020.
Des responsables égyptiens, soudanais et éthiopiens, réunis samedi 21 et dimanche 22 décembre à Khartoum, ont dit avoir enregistré des « progrès », sans toutefois trouver d’accord dans les négociations au sujet d’un barrage sur le Nil-Bleu qui suscite des tensions entre les trois pays.
« Il y a eu des progrès, mais des points de dispute subsistent », a déclaré à la presse, dimanche, Yasser Abbas, le ministre soudanais de l’irrigation, évoquant les difficultés au sujet du « remplissage du réservoir et de l’utilisation du barrage ».
Outres les ministres de l’irrigation des trois pays, des responsables de la Banque mondiale et du Trésor américain étaient présents aux discussions en tant qu’observateurs. La prochaine rencontre tripartite aura lieu les 9 et 10 janvier à Addis-Abeba.
Lors d’une réunion à Washington en novembre, Le Caire, Addis-Abeba et Khartoum s’étaient donnés jusqu’au 15 janvier 2020 pour trouver un accord. Les discussions sont bloquées depuis neuf ans.
Surpopulation
L’Egypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD), débutée en 2012 par l’Ethiopie, n’entraîne une réduction du débit du Nil-Bleu, si le remplissage s’effectue trop rapidement. Le fleuve fournit 97 % des besoins en eau du pays et ses rives abritent 95 % des quelque 100 millions d’Egyptiens, selon les Nations unies.
L’Ethiopie a annoncé que le gigantesque barrage de 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) devrait commencer à produire de l’électricité d’ici à fin 2020 et serait complètement opérationnel d’ici à 2022.
Le GERD est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique avec une production de 6 000 mégawatts (MW).
Le Caire évoque un « droit historique » sur le fleuve, garanti par une série de traités. Le Nil-Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil-Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
L’Egypte souffre d’une crise de l’eau liée notamment à la surpopulation. De 35 millions en 1970, la population du pays est passée à environ 100 millions aujourd’hui.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée