L’opposant et constitutionnaliste Joël Aïvo était appelé à comparaître ce jeudi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour atteinte à la sûreté et blanchiment. Mais le Ministère public a demandé à la Cour de se déclarer incompétente, ce qui a suscité la désapprobation des avocats. La Cour rendra sa réponse le 5 août prochain.
D’entrée, le Ministère public, représenté par le procureur spécial de la Criet, Mario Metonou, demande à la cour de se déclarer incompétente pour que la procédure devienne criminelle, c’est-à-dire envoyer le dossier en instruction.
Au cours de la première procédure, au moment de l’arrestation de Joël Aïvo, le même procureur avait fait l’option du flagrant délit. Les avocats de l’opposant dégainent aussitôt. Me Elvis Didè le premier dénonce un détournement de procédure. Son confrère Ba Parapé renchérit, dénonçant « une malice procédurale ».
Les griefs fusent : pourquoi présenter un prévenu censé être jugé en flagrant délit, trois mois après son arrestation alors que la loi prescrit 72 heures ? Me Bonou lance au Ministère public : « c’est extraordinaire », puis conclut : « Libérez Joël Aïvo. C’est un pèlerin de la paix, un universitaire brillant, de très grande réputation. Il n’a rien à faire là. »
Le vétéran, Me Robert Dossou, résume les souhaits du collège des avocats, à savoir rejeter la demande d’incompétence de la cour et la libération provisoire de leur client. Réponse le 5 août. En attendant, le professeur, arrêté de façon spectaculaire le 15 avril à la périphérie de Cotonou, est maintenu en détention.
Source : RFI Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée