Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) juge ce vendredi l’opposante Reckya Madougou pour « financement du terrorisme ». L’ancienne ministre de la Justice du Bénin et conseillère du président Faure Gnassingbé, candidate recalée à l’élection présidentielle contestée d’avril 2021, a été arrêtée le mercredi 3 mars 2021.
Reckya Madougou est poursuivie pour « financement du terrorisme », ses cinq co-accusés, dont son neveu, un policier et un colonel à la retraite, sont jugés pour « association de malfaiteurs » ou « actes de terrorisme » ou encore « abus de fonction ».
Pour justifier son arrestation, en mars dernier, Mario Metonou, procureur spécial de la Criet expliquait que l’opposante a financé des opérations « pour semer la terreur et saboter l’élection présidentielle ».
« Le financement venait de Madame Madougou »
Il ajoute qu’un « colonel a accepté la mission » et que ce dernier a révélé que « le financement venait de Madame Madougou ». Des faits qu’elle a toujours niés selon ses conseils.
Avant l’ouverture de son procès Reckya Madougou est « calme mais combative » affirme Me Agbodjo qui la voit au moins deux fois par semaine depuis son incarcération. Elle sera défendue par un collège de six avocats dont le Français Antoine Vey. Tous répètent depuis le début que le dossier est «politique et sans preuve ».
Le président du parti Les Démocrates, dont Reckya Madougou était la candidate recalée à l’élection présidentielle d’avril 2021, Éric Houndete estime qu’à ce procès la justice joue son indépendance et sa crédibilité. Le tribunal rendra son verdict vendredi soir ou tôt samedi matin.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée