L’ancien premier ministre du Bénin a été rattrapé par ses comptes de la campagne présidentielle de 2016. La justice béninoise le poursuit en dépassement de frais de campagne électorale et en usage de fausse attestation et certificat falsifié.
Le ministère public a requis contre 12 mois de prison avec sursis, une amende de 50 millions et demandé l’inéligibilité de Lionel Zinsou pour toutes les élections à venir, vendredi 19 juillet. Depuis le début de la procédure, l’ex-Premier ministre de Boni Yayi ne s’est jamais présenté.
Pour sa défense il a choisi un vétéran du barreau béninois, maître Robert Dossou. Ce dernier commence par un recours en irrecevabilité devant la Cour Constitutionnelle qui le déboute. Devant les juges, maintenant, il tente de faire tomber les accusations une à une et fait remarquer, premièrement que la poursuite intervient deux ans après l’élection présidentielle, deuxièmement, que c’est à la Chambre des comptes et non au parquet de Cotonou de constater le dépassement et de saisir le Procureur.
« Ce procès a été monté de toutes pièces »
Sur le délit de faux et usage de faux, l’avocat avance que « le parquet n’a produit aucun document. En droit il ne peut pas y avoir usage de faux sans la preuve scripturale qui a été soit contrefaite, soit falsifiée. Elle doit être produite ».
Condamner le candidat d’une coalition de trois partis qui n’a pas géré lui-même les comptes de campagne et demander de le rendre inéligible cache bien quelque chose pense maître Robert Dossou : « Ma conviction est faite ce procès a été monté de toutes pièces pour rendre Lionel Zinsou inéligible. Ça fait partie de l’ensemble de ce que nous constatons aujourd’hui en République du Bénin ».
Un proche du pouvoir estime que le débat public manque aujourd’hui de discernement. Verdict, le 2 août.
Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée