Neuf membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto, et Alain Fogue Tedom, le trésorier national, ont été placés en détention provisoire pour six mois.
Olivier Bibou Nissack, Alain Fogue Tedom et sept autres opposants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été déférés à la prison centrale de Kondengui dans la nuit du 3 au 4 novembre 2020.
Les neuf prévenus sont inculpés pour « tentative de révolution », « rébellion », « attroupement aggravé » et « défaut de carte d’identité ». Ils avaient été placés en garde à vue dans les cellules du secrétariat d’État de la défense (SED) le 22 septembre dernier, date à laquelle le MRC avait organisé une manifestation pacifique pour demander le départ du président Paul Biya, critiquant notamment son incapacité à mettre fin à la crise dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Bias Joël Albert, le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé, a confirmé l’information judiciaire ouverte à l’endroit de ces militants de l’opposition. Il affirme que la « gravité des faits » qui leur sont reprochés, « la pluralité des acteurs, dont certains sont encore en cavale » ainsi que la nécessité de « conservation des preuves » ont justifié cette mise en détention provisoire de six mois.
Plusieurs dizaines de détenus
À Kondengui, Alain Fogue Tedom, Olivier Bibou Nissack et leurs co-accusés devraient retrouver trente-six autres militants du MRC, déferrés eux le 30 octobre. « Trente-neuf personnes s’étaient présentées devant le juge d’instruction ce jour là. Parmi elles, trente-six avaient été conduites en prison et trois autres libérées. Les chefs d’accusation sont les mêmes pour tout le monde », a commenté Me Hippolyte Meli, qui dirige le collectif d’avocats constitué pour défendre les manifestants.
Selon lui, les militants politiques du MRC ont subi des actes de torture au SED. « Ces détentions aussi illégales que leurs arrestations arbitraires se poursuivent dans les conditions les plus inacceptables dans une société dite démocratique », a-t-il ajouté.
À ce jour, plusieurs dizaines de personnes interpellées dans le cadre des manifestations pacifique du 22 septembre sont toujours retenues dans l’attente de la fin des enquêtes judiciaires ouvertes contre eux. À Yaoundé, la garde à vue de Maurice Kamto se poursuit.
Le 22 octobre dernier, le principal opposant du pays avait défié le dispositif sécuritaire déployé autour de sa résidence après que des membres de son parti – dont sa vice-présidente, Tiriane Noah – venus lui rendre visite aient été refoulés à l’entrée. Les forces de sécurité lui ont signifié que toute tentative de quitter son domicile conduira à son arrestation.
Source : Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée