Dans une lettre adressée à Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, 29 députés issus de 13 pays et de 5 groupes politiques différents interpellent l’Union européenne sur la situation au Cameroun.
Pour ces députés, il est urgent que le dialogue politique entre l’Union européenne et le Cameroun, prévu en ce début d’année mais repoussé pour cause de pandémie de Covid-19, ait lieu au plus vite, compte-tenu de la situation dans le pays. Ils demandent à l’UE de plaider pour une résolution pacifique du conflit anglophone, et un meilleur respect des droits de l’homme.
A l’initiative de ce courrier, la députée socialiste belge Marie Arena, également présidente de la Commission des droits de l’homme au Parlement européen.
« Il faut trouver la solution pour que le dialogue politique entre l’Union européenne et le Cameroun reprenne, parce que la situation est extrêmement tendue, explique la députée,interrogée par Florence Morice du sercice Afrique de RFI.
Quand on parle de la question des droits de l’homme, c’est bien entendu les arrestations arbitraires, c’est aussi la question du journaliste qui a été assassiné – Samuel Wazizi – pour avoir exprimé une position journalistique sur la question des séparatistes.
Et c’est aussi le fait qu’aujourd’hui, le Cameroun est confronté à une situation qui est extrêmement difficile et où la réponse qui a été apportée par rapport aux séparatistes, est une réponse militaire, qui en trois ans de temps, a fait 700 000 déplacés ! Donc on ne peut pas dire – et c’est ce que nous disons dans le cadre de cette lettre -, que les choix qui ont été faits, voient une sortie du tunnel.
N’oublions pas que le traité européen dit que, toute relation que l’Union mène avec un partenaire doit être assortie de cet article 2 : les valeurs fondamentales de défense des droits de l’Homme et d’une gouvernance qui va vers la paix ».
Précisons que les auteurs de ce courrier ne plaident ni pour des sanctions, ni pour une suspension des aides européennes au Cameroun, dont les populations seraient « les principales victimes » précise Marie Arena.
Source: Rfi Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée