L’ancien candidat à la présidentielle et opposant camerounais rejoint le collectif d’avocats qui défend les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Condamnés en septembre 2020 par la justice militaire pour leur participation à une manifestation, ils demandaient une réforme du système électoral, la transparence des fonds utilisés pour la CAN 2022 et la paix dans les régions à majorité anglophone.
« Maurice Kamto intervient dans ce dossier parce qu’il est avocat, beaucoup de gens ne le savent pas», explique Maître Emmanuel Simh, également cadre du MRC, joint par Amélie Tulet, de la rédaction Afrique.
« Nous pensons que nous avons besoin également de son expérience et de sa notoriété en matière de droit international parce qu’il est possible que, plus tard, nous puissions exercer des voies de recours au niveau international si notre cause n’est pas entendue au niveau national », ajoute-t-il.
En septembre 2020, l’opposant camerounais Maurice Kamto avait invité les Camerounais à protester pacifiquement pour réclamer le départ du président Paul Biya et le report des élections régionales si la crise dans les régions anglophones n’est pas réglée et si le système électoral n’est pas reformé de manière consensuelle. Aujourd’hui, cent d’entre eux se trouvent toujours derrière les barreaux, après que l’un des militants du MRC est décédé, le 7 avril, dans l’épidémie de choléra dans la prison de New Bell à Douala.
Le collectif d’avocats reprend du service pour les procédures d’appel devant les Cours de Yaoundé, Douala et Bafoussam. « Je dois noter que ce n’est pas la première fois que Maurice Kamto intervient dans des procédures au Cameroun concernant les droits de l’homme. Il avait été l’avocat de monsieur Paul Ayah Abine, à l’époque un ancien magistrat, il avait été l’avocat de MaîtreFélix Agbor Balla dans le cadre de la crise anglophone », poursuit Maître Emmanuel Simh.
« Donc ce n’est pas sans précédent et nous avons précisé que Monsieur Kamto interviendra simplement comme avocat. Toute autre interprétation ne lie et n’engage que les personnes qui pourraient l’interpréter autrement ».
La procédure quitte la juridiction militaire pour la juridiction civile pour la prochaine étape de l’appel. Aucune date d’audience n’a, pour le moment, été donnée. Quant à la situation sanitaire à la prison de New Bell de Douala, Maître Simh affirme que cinq membres détenus ont été contaminés et reçoivent en ce moment des soins en dehors de la prison.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée