L’opposant historique a été victime d’un nouvel enlèvement vendredi. Les auteurs de ce rapt ne sont pour le moment pas connus.
Samedi matin, l’enlèvement de l’opposant Ni John Fru Ndi, n’avait toujours pas été revendiqué. L’information de son enlèvement survenu vendredi 28 juin, a été confirmée à Jeune Afrique par des sources militaires, qui indiquent que l’opération engagée pour retrouver le leader du Social Democratic Front (SDF), première formation politique de l’opposition camerounaise, est toujours en cours.
Selon Jean-Robert Wafo, le responsable de la communication du SDF, les ravisseurs seraient arrivés au domicile de Ni John Fru Ndi vendredi vers 15h30. L’opposant qui revenait de l’hôpital de Bingo, où il avait effectué un bilan de santé dans la matinée, a dû interrompre son déjeuné lorsque des tirs ont commencé à déchirer le silence réputé de Ntarinkong, quartier de la périphérie de Bamenda (Nord-Ouest).
Son chauffeur blessé par balles
« C’est lorsque le chairman est sorti s’enquérir de la situation que les assaillants l’ont enlevé pour une destination inconnue », rapporte Jean Robert Wafo. Selon un témoin joint par Jeune Afrique, Ni John Fru Ndi a été conduit dans un véhicule rouge, précédé de quelques motos.
Son chauffeur ayant essayé de s’interposer, s’est fait tirer dessus à bout pourtant et a été grièvement blessé. Conduit aux urgences de l’hôpital régional de la ville, ces jours seraient toujours en danger.
Au sein de la classe politique, les condamnations et les demandes de libération sont rares. Ce samedi, l’opposant Cabral Libii a certes exprimé sa « compassion », tout en souhaitant que le « chairman » soit libéré « dans de brefs délais ».
Ni John Fru Ndi, avait déjà été enlevé le 27 avril dernier avant d’être libéré quelques heures plus tard.
Ce jour-là, il se rendait aux obsèques d’un député de son parti, lorsque son cortège avait été intercepté par des combattants séparatistes qui l’avaient retenu comme otage pendant plusieurs heures avant de le libérer.Ni John Fru Ndi avait expliqué que les milices séparatistes lui avaient demandé de rallier leur cause, ce qu’il a refusé.
« La polémique née du premier kidnapping a favorisé le mutisme de la classe politique, explique Leonel Loumou, spécialiste de la communication politique. Après cet incident, l’opinion selon laquelle les leaders anglophones monteraient leurs propres enlèvements pour se positionner comme des acteurs clés de la crise qui secoue leurs région d’origine a abondamment circulé. »
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée