La création annoncée d’un groupe parlementaire rassemblant divers partis de l’opposition à l’Assemblée nationale fait débat. Ses initiateurs entendent à travers ce groupe, renforcer la place de l’opposition au sein de cette institution pourtant très largement dominée par le RDPC, au pouvoir. Mais la naissance de ce groupe est loin d’être acquise : confronté qu’il est déjà par une vive opposition au sein de l’Assemblée.
Le 11 mars, quatre partis de l’opposition avaient annoncé la création au sein de l’Assemblée nationale d’un groupe parlementaire dénommé Union pour le changement. Le groupe ainsi créé, constitué de 16 députés, n’est pas suffisant pour peser sur la bascule lors du vote des lois à l’Assemblée, là où le RDPC a à lui seul en compte 152 sur 180 au total.
Mais le groupe a le mérite de rassembler plusieurs formations politiques de l’opposition, une dynamique du rassemblement qui manifestement dérange. Ainsi le 14 mars, à peine 72 heures plus tard, le président de la Commission des lois constitutionnelles, le député Zondol Hersesse du RDPC a contesté par courrier auprès de la doyenne de la chambre basse du Parlement la création projetée de ce groupe parlementaire. Il invoque notamment le caractère non fondé en droit de ce groupe constitué de partis éparses ne disposant aucun de la quinzaine de membres minimum réglementaire pour constituer un groupe parlementaire.
Le 16 mars, le groupe Union pour le changement a saisi à son tour la même doyenne d’âge pour dénoncer ce qu’il qualifie d’imposture parlementaire. Le groupe a réitéré que sa démarche est légitime, légale et réclamée par le peuple camerounais. Des positions diverses et variées qui augure de l’ouverture de fait d’un front entre le pouvoir et l’opposition au cœur de Parlement et dont les enjeux ne sont pas encore clairement élucidés.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée