Après des mois de suspense, un juge a décidé que la multinationale québécoise du BTP SNC-Lavalin subira un procès pour avoir participé à une vaste fraude avec le régime de Khadafi en Lybie dans les années 2000. Cette décision constitue un sévère camouflet pour le Premier ministre canadien. Selon les dires de son ancienne ministre de la Justice, ce dernier aurait usé de son influence pour que l’entreprise échappe à un procès.
Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
L’affaire remonte à 2001. À cette époque, certains dirigeants de SNC-Lavalin nouent des contacts avec le fils de Mouammar Khadafi. Ils commencent à lui verser de l’argent, ainsi qu’à certains fonctionnaires. En dix ans, le géant québécois du BTP donnera une trentaine de millions d’euros pour avoir accès aux contrats publics de la Lybie.
Justin Trudeau serait-il intervenu ?
Une enquête préliminaire effectuée cet automne au Canada reconstitue le mécanisme de ces pots-de-vin. Un juge devait décider si tout cela méritait un procès. Or, en février, la ministre de la Justice déclenchait une véritable tempête politique en laissant entendre que le Premier ministre avait tenté de la dissuader de présenter cette cause devant la justice.
SNC-Lavalin risque l’exclusion des marchés publics
Une accusation que réfute Justin Trudeau. Par contre, ce dernier a affirmé à plusieurs reprises qu’une condamnation de SNC-Lavalin, longtemps considérée comme une entreprise-phare au Québec, pourrait lui faire perdre de nombreux emplois. Si elle est jugée coupable, l’entreprise se retrouverait exclue des marchés publics pendant dix ans.
Source: Rfi