L’ancien président François Bozizé a déposé sa candidature au siège de l’autorité nationale des élections. Son dossier pourrait toutefois être rejeté.
En toile de fond du débat autour de la candidature de François Bozizé, se trouve l’article 37 de la loi électorale. Celui-ci fait obligation aux candidats de séjourner un an sur le territoire national avant la date de dépôt des dossiers.
Bozizé se dit serein
L’ancien chef de l’Etat François Bozizé, qui estrevenu d’exil le 15 décembre 2019 , est concerné par cette prescription légale. Il a pourtant déposé sa candidature à l’ANE ce 9 novembre 2020 et se dit serein en s’en remettant à l’appréciation des techniciens.
« Nous laissons le soin aux techniciens de l’ANE comme les sages de la Cour Constitutionnelle de se prononcer là-dessus et ce n’est pas la peine de prendre de l’avance. », a affirmé l’ancien chef d’Etat au sortir de l’Autorité Nationale des Elections où il a déposé sa candidature. « Si effectivement je ne serai pas en mesure de le faire, je crois bien que je n’aurais pas posé ma candidature. Du moment que je l’ai fait, c’est que j’ai tous les justificatifs pour me permettre de me présenter normalement« .
Djotodia renonce
A l’opposé de François Bozizé, Michel Djotodia, l’auteur du coup d’Etat qui l’a renversé en 2013, s’abstient de se présenter à l’élection présidentielle.Frappé lui aussi par l’article 37 de la loi électorale, il appelle François Bozizé à faire comme lui en respectant les textes électoraux :
« J’ai décidé de ne plus me porter candidat aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020 puisque je ne remplis pas toutes les conditions d’éligibilité. Entre autres celles liées au séjour sinon à la résidence au moins un an avant le dépôt de candidature. Je voudrais souhaiter bonne chance dès maintenant à mes compatriotes qui seront retenus. Ceux de mes compatriotes qui seront dans les mêmes cas que moi, je demande au Seigneur de nous accorder la patience et la clairvoyance nécessaire, pour attendre les prochaines joutes électorales.«
En 2013, Michel Djotodia (à gauche) avait renversé François Bozizé (à droite)
Alors qu’il préside une rencontre des groupes armés de la Séléka qui s’ouvre à Bangui, Michel Djotodia a lancé un message à la classe politique :
« J’invite la classe politique à sauver la démocratie et préserver la paix chez nous. En bon démocrate, nous avons l’obligation de respecter nos textes juridiques. Notre pays a trop souffert et nous ne pouvons plus admettre à notre peuple des souffrances supplémentaires. De toutes les façons, le peuple centrafricain ne se laisserait plus faire et je m’engage à être avec le peuple pour préserver la stabilité et la paix dans notre pays.«
Sept autres candidatures déposées
Seule la Cour Constitutionnelle est appelée à déclarer la validité des candidatures. Si sa candidature est retenue, François Bozizé sera le plus sérieux adversaire face au président sortant Faustin-Archange Touadera, qui brigue un second mandat. Sept autres candidats ont aussi déposé leur dossier, parmi lesquels Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé, tous deux anciens premiers ministres et poids lourds de la politique centrafricaine.
Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée