Le président sortant Faustin Archange Touadera remporte près de 54% des voix au premier tour de la présidentielle selon l’Autorité nationale des élections.
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 décembre sont tombés en Centrafrique. Selon l’annonce de l’Autorité nationale des élections (ANE), le président sortant remporte sans grande surprise le scrutin dès le premier tour.
L’ANE crédite Faustin Archange Touadera de 53,9 % des suffrages, suffisant pour raffler la mise et repartir pour un deuxième mandat. Ces résultats doivent encore être validés officiellement par la Cour constitutionnelle après d’éventuels recours.
Reste qu’avant même l’annonce de l’ANE, une partie des opposants au chef de l’Etat avait déjà annoncé ne pas vouloir reconnaître les résultats.
A l’image des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) qui a pris dimanche (04.01) le contrôle de la ville de Bangassou, à environ 750 km au nord-est de Bangui.
la CPC est une coalition qui regroupe une dizaine de mouvements rebelles centrafricains soutenus par l’ancien président François Bozizé. Les combats de dimanche (03.01) ont fait cinq morts dans les rangs des rebelles et de nombreux blessés selon la Minusca, la mission de l’ONU dans le pays.
Serge Bozanga, son porte-parole en Europe confirme à la DW que « la ville de Bangassou est effectivement passée sous leur contrôle depuis hier dimanche et que les combats ont cessé. »
L’information est confirmée par le ministre centrafricain de la communication et porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui :
« Étant en sous-nombre, nos forces ont dû se replier vers la base de la Minusca. Et nous sommes en train de nous organiser pour leur donner les moyens utiles pour reprendre possession de la ville. »
Objectif Bangui
Samedi, ces rebelles avaient lancé une attaque à Damara à 70 km au nord de Bangui, fief du président sortant Faustin Archange Touadéra, avant d’en être délogés par les forces armées centrafricaines et les Casques bleus. L’objectif reste Bangui selon Serge Bozanga, porte-parole de la CPC :
« Comme on le dit, tous les chemins mènent à Rome. Effectivement, l’objectif est de contrôler 100% du territoire national, sans exclure Bangui, mais sans pour autant toucher aux FACA (Forces armées centrafricaines), toucher à la population civile, toucher aux biens, aux structures de l’État et aux édifices publics. »
Dialogue ?
À ce stade, un dialogue est-il possible pour faire taire les armes ? « Nous ne fermons pas la porte à une éventuelle discussion. D’ailleurs, nous avions décrété un cessez-le feu avant les élections du 27 décembre qui n’a pas été observé par le pouvoir en place », répond Serge Bozanga.
Mais le ministre centrafricain de la Communication et porte-parole du gouvernement oppose une fin de non-recevoir à cette porte ouverte à la négociation.
Maxime Kazagui estime que « le pays s’est engagé dans des discussions, dans un accord de paix, l’APPR, (l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine paraphé à Khartoum, puis signé à Bangui en février 2019). Certains de ces signataires ont déclaré se retirer de cet accord. Nous en avons pris acte pour continuer de discuter avec ceux qui sont restés dans cet accord pour le renforcer et le rendre valide. Mais il n’est en aucun cas prévu de faire des discussions avec chaque groupe qui se lèvera pour tenter un coup d’Etat ou un coup de force. »
Mankeur N’diaye critiqué
Le porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) fustige le soutien apporté par les soldats de la Minusca à l’armée centrafricaine et au président Faustin Archange Touadéra.
D’après Serge Bozanga. « Mankeur N’diaye est en roue libre. Il sort complètement la Minusca de son mandat qui lui a été attribué en République centrafricaine. Et donc, en s’acoquinant avec le pouvoir en place, il légitime une certaine propagande gouvernementale. »
Mankeur N’diaye, le représentant spécial du Secrétaire général pour la RCA et chef de la MINUSCA, a été reçu ce lundi midi (04.01) à Bangui par le Premier ministre Firmin Ngrebada. Selon un communiqué de la primature centrafricaine, le Premier ministre et son hôte ont fait le point sur la situation de terrain et sur les mesures à prendre pour renforcer la sécurité pour permettre la poursuite du processus électoral.
Bozizé dans le viseur de la justice
Une enquête a par ailleurs été ouverte, notamment pour « rébellion », contre l’ex-président François Bozizé, accusé par le pouvoir de mener une « tentative de coup d’Etat » à la tête de rebelles à l’occasion du double scrutin du 27 décembre. C’est ce qu’a annoncé le procureur de Bangui Laurent Lengande dans un communiqué.
François Bozizé est rentré au pays fin 2019 après plusieurs années d’exil en Ouganda (il avait été renversé en mars 2013 par la coalition rebelle Seleka) malgré des poursuites pour »assassinats » et « tortures » sous ses 10 années à la tête du pays (2003-2013).
candidature à la présidentielle du 27 décembre 2020 a été invalidée le 3 décembre par la Cour constitutionnelle. Raison invoquée : il était sous le coup de sanctions de l’ONU pour soutien présumé à des groupes accusés par les Nations unies de crimes de guerre et contre l’humanité de 2013 à 2015.
candidature à la présidentielle du 27 décembre 2020 a été invalidée le 3 décembre par la Cour constitutionnelle. Raison invoquée : il était sous le coup de sanctions de l’ONU pour soutien présumé à des groupes accusés par les Nations unies de crimes de guerre et contre l’humanité de 2013 à 2015.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée