Le président congolais a exigé la réévaluation des projets liés au contrat signé en 2008 par l’administration de Joseph Kabila avec un consortium chinois. Les investissements promis en échange de titres miniers ne sont pas à la hauteur…
LA RDC manque d’infrastructures, et c’est « une entrave au développement ». Lors du conseil des ministres, ce vendredi 10 septembre, Félix Tshisekedi a tapé du poing sur la table. Dans son viseur, les trop faibles retombées du contrat « sino-congolais », signé en 2008 par son prédécesseur Joseph Kabila, qui devait se traduire par un échange de bons procédés : à un consortium chinois les minerais extraits du sol congolais – sous forme de titres miniers sur le cobalt et le cuivre – ; aux Congolais des infrastructures dans lesquelles Pékin promettait d’investir plusieurs milliards de dollars.
Si le contrat initial prévoyait 9 milliards de dollars d’investissements, il a été ensuite revu à la baisse – à 6 milliards –, sous la pression du FMI, qui s’inquiétait du niveau de surendettement du pays. Et 13 ans après, seuls 2,74 milliards de dollars ont effectivement été décaissés par les entreprises chinoises.
Kabila ciblé ?
Si des « raisons techniques liées notamment à l’insuffisance d’énergie électrique pour la production minière » sont avancées par les autorités congolaises, Félix Tshisekedi a réclamé au ministre des Infrastructures, Alexis Gizaro Muvuni, et à celle des Mines, Antoinette Nsamba Kalambayi, de lui dresser « l’état des lieux de l’exécution technique et financière des projets inscrits dans le contrat dit sino-congolais ».
Cette première étape marque-t-elle un pas supplémentaire vers une renégociation plus globale, déjà promise par le chef de l’État congolais ? La « réévaluation » de ce contrat qui avait, à l’époque de sa signature, été qualifié de « léonin » par l’opposition, pourrait également donner lieu à de nouvelles révélations, notamment concernant des avantages octroyés à certains hauts responsables de l’ancienne administration… Voire à Joseph Kabila lui-même.
Source: Jeune Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée