Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté ce samedi à un grand meeting du parti au pouvoir, où le président Alassane Ouattara a une nouvelle fois entretenu le doute sur sa candidature pour la présidentielle de 2020.
« Troisième, troisième, troisième » ont scandé ses supporteurs en réclamant au président Alassane Dramane Ouattara – surnommé ADO par ses partisans – de se présenter à un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre 2020.
« Il n’y aura aucune exclusion de candidat (lors de la présidentielle)… ADO n’est pas exclu », a déclaré le président ivoirien ce samedi 7 décembre à Yamoussoukro. Officiellement le rassemblement était une « cérémonie d’hommage » au président défunt Houphouet-Boigny, le jour de l’anniversaire de sa mort.
Mais pour le parti de Ouattara, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), il a également été l’occasion de montrer qu’il pouvait lui aussi mobiliser de nombreux militants un peu plus d’un mois après le « giga-meeting » organisé (et baptisé ainsi) en octobre par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par l’ex-président Henri Konan Bédié.
Bataille de chiffres
Le PDCI assure avoir rassemblé 300 000 personnes alors que le président du Sénat Jeannot Ahoussou a lui aussi évoqué le chiffre de 300 000 personnes pour le meeting du RHDP samedi.
Le président Ouattara qui entretient depuis plusieurs mois le mystère sur une éventuelle candidature, avait annoncé la semaine dernière qu’il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentent au scrutin.
Agé de 77 ans, il a affirmé à plusieurs reprises qu’il annoncerait sa décision sur sa candidature en 2020, estimant avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l’opposition.
La date butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle a été fixée à juillet 2020.
Agé de 85 ans, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) entretient lui aussi le doute sur sa candidature.
De son côté, l’ex-président Laurent Gbagbo, 74 ans, attend en liberté conditionnelle en Belgique l’examen de l’appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), mais son avocat, Emmanuel Altit, a demandé une libération sans conditions émettant « l’hypothèse » qu’il puisse « poser sa propre candidature ».
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, la prochaine présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue en Côte d’Ivoire. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée