Le gouvernement installé début avril a fait ses 100 jours mi-juillet. Une période d’entame qui aura permis à Amadou Coulibaly de prendre ses marques. Et comme son agenda d’avril, de mai ou de juin, celui de ce mois n’aura pas été moins débordé. Formations, rencontres stratégiques, prises de contacts, clin d’œil humanitaire au « Super Ebony 2009 » ou encore un détour à la « caravane du français », point de répit pour le porte-parole du gouvernement.
14 juillet. En France, c’est la fête nationale avec un pompeux défilé militaire, une sorte d’hommage à l’armée de la VIe puissance mondiale. Alors que les cérémonies se déroulaient à Paris, la capitale ivoirienne rendait hommage à la langue de Molière. Une bien curieuse coïncidence. La 6e édition de la Caravane du français a été inaugurée par Amadou Coulibaly en personne. Le très amoureux de la langue française devenu ministre de la Communication de la Côte d’Ivoire ne pouvait pas rater un tél événement. L’ex étudiant en Lettres modernes qui est si sensible aux coquilles et autres fautes en français relit toujours attentivement chaque texte émanant de son cabinet. « Il a horreur des fautes et y est donc très sensible » répète-t-on dans son entourage. Ce n’est donc pas seulement le ministre en charge de la francophonie mais aussi un homme passionné des « subtilités et les codes de la langue française » qui ouvre cette émission-concours radio-télévisée.
De la caravane à l’humanitaire
De la Caravane à l’humanitaire ? Ou plutôt l’inverse ? Car dans cette même journée du 14 juillet, un autre événement touchant s’est déroulé à Grand Bassam. Le Super Ebony 2009, Jean Roche Kouamé signe une convention avec le géant italien de l’immobilier, Italia Construction du Groupe Schiavone. Ladite convention prévoit la construction par la société italienne d’une villa de 04 pièces au profit de celui qui a été récompensé par le prix « Ebony » relative à l’excellence du journalisme en Côte d’Ivoire. Sauf que dans le cas de Jean Roche Kouamé, la villa qui faisait partie du lot lié au prix a été détruite en début de cette année, dans le cadre de la mise en place des infrastructures de la commune de Grand Bassam. Ce qui justifie l’émotion qui a dominé la cérémonie. Que ce soit chez le maire de la ville ou M. Gabriele SCHIAVONE, patron de la société immobilière éponyme où encore chez les membres de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unajci), l’émotion se lisait grande et profonde. Le ministre de tutelle qui a toujours attaché une importance particulière au « bien être sociale des professionnels des médias » était heureux que cette injustice soit corrigée. Ce n’est donc qu’après cela qu’Amadou Coulibaly a ouvert la « 6e édition de la Caravane du français », une initiative de l’Université Atlantique impliquant aussi bien l’association « Ambassadeurs libres ensemble de la Francophonie » que la principale chaîne nationale de télévision. Le principal objectif de cette « Caravane » est la promotion de la langue de Molière, une des passions du ministre. Entre temps, dans la même journée du 14 juillet, Jean Martial Adou, le directeur de cabinet du ministère de la Communication présidait une rencontre avec une équipe du Secrétariat Exécutif du Comité National de la ZLECAF (Zone de Libre Echange Continentale Africaine).
« La formation permanente est ici un enjeu de taille »
Depuis son arrivée à la tête du ministère et alors qu’il y a bouclé récemment ses 100 jours en sa qualité de ministre, Amadou Coulibaly a fait de la formation du personnel à son service, un enjeu. « Compte tenu des évolutions rapides des technologies, la formation continue doit être constante et cohérente » avait prévenu le ministre dès le début de sa nouvelle mission. Celui qui a huilé pendant de longues années, dans l’ombre, la machine de communication du parti au pouvoir sait de quoi il parle. C’est en cela que la formation délivrée dès début juillet est bienvenue. Elle est une initiative de l’incontournable Direction des partenariats et du développement des médias (Dpdm) et a été brillamment animée par M. GUILAHAOUX Aimé. Le chercheur au CIRES a longuement entretenu le personnel du ministère à « la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) ». « La formation permanente est ici un enjeu de taille » a fait remarquer Jean Martial Adou en marge de cet événement. D’autres formations sont prévues pour l’année 2022.
Sans oublier la sortie de terrain, avec Achi
Entre temps, le 02 juillet, à trois mois presque jour pour jour de l’avènement de l’actuel gouvernement, le Premier ministre associe plusieurs membres du gouvernement à une sortie sur le terrain. Depuis la reprise lente de l’activité économique consécutive à la pandémie de Covid-19, l’explosion du prix de pétrole et des matières premières a entraîné une augmentation sensible des produits de première nécessité dans plusieurs pays de la sous-région. Bénin, Togo, Burkina Faso, Mali, Guinée, aucun voisin de la Côte d’Ivoire n’échappe au phénomène. Le chef de l’exécutif a voulu toucher du doigt la réalité des prix sur le marché. Si on le dit « technocrate et homme de réflexion et de bureau« , Patrice Achi est aussi un homme de terrain. Au nombre des ministres qui ont fait le déplacement, Amadou Coulibaly (porte-parole du gouvernement) ou encore Souleymane Diarrassouba (Commerce et industrie). La délégation s’est rendue au marché du forum d’Adjamé, au Grand Moulin d’Abidjan à Treichville et dans la zone portuaire.
Depuis, un mécanisme du contrôle des prix se met en place et surtout, l’exécutif tient à l’œil le pouvoir d’achat et le panier de la ménagère ivoirienne. Quoi de plus normal pour Alassane Ouattara qui, contraint par le décès de son dauphin à un troisième mandat, le veut « profondément social« .
Tribune d’Afrique