Cheville ouvrière de la mise en œuvre de la politique sociale du gouvernement matérialisée par le PsGouv (Plan social du gouvernement), le Premier ministre multiplie les inaugurations d’infrastructures sociales et les lancements de plusieurs chantiers de développement : voirie, santé, formation… Sans compter ses deux derniers jours très chargés avec la visite en Côte d’Ivoire du président français Emmanuel Macron. Une autre semaine vient donc de s’achever pour un Amadou Gon Coulibaly résolue à apporter le mieux-être aux populations. L’occasion aussi de réitérer son engagement à la pérennisation des cultures locales.
Enfant, il rêvait de construire des ponts. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte bien d’infrastructures socioéconomiques dont il a pris une part importante à la réalisation. Depuis bientôt une quarantaine d’années, l’ingénieur en Grand Travaux a mis son expertise et son engagement pour le développement au service du pays. Lundi 16 décembre, aux côtés du chef de l’État Alassane Ouattara, le chef de l’exécutif a pris part à l’inauguration de l’échangeur de l’amitié ivoiro-japonaise dans la commune de Treichville. L’ouvrage situé sur le boulevard Valérie Giscard- D’Estaing vise à lutter contre les embouteillages monstres sur cette voie menant à l’aéroport internationale Félix Houphouët Boigny de Port-Bouët, à Koumassi, Marcory, et au pays voisin, le Ghana, via la ville historique de Grand-Bassam. Inscrit dans la dynamique du pouvoir pour un urbanisme durable, ce projet est en phase avec le rapport de la Banque mondiale sur la mobilité en Côte d’Ivoire publié en janvier 2019. Selon l’institution, l’amélioration de la mobilité dans la mégalopole Abidjan pourrait « accroître la croissance économique du pays, avec des gains pour les populations défavorisées », principales victimes des problèmes de transports.
« Grâce à vous, le visage de Bondoukou a changé qualitativement »
Des ponts, Gon Coulibaly s’attelle également à les construire entre les ivoiriens. À chacune de ses adresses aux populations, il ne cesse d’inviter à la paix, à la cohésion, à l’unité. Fidèle à cette démarche, le responsable s’est entretenu jeudi avec les autorités religieuses et coutumières de Bondoukou, à l’est du pays. Il invite les rois, chefs, imams, prêtres et autres leaders à être des messagers et des acteurs de paix. Convaincu de leur rôle dans l’incrustation d’une citoyenneté participative et d’impact.
Avant cette série d’entrevues, le PM a procédé à la pose de la première pierre de l’Université de Bondoukou, objet de sa visite dans le Gontougo. Cette université à vocation régionale va ouvrir ses portes en octobre 2021 à 3 000 étudiants pour commencer. À terme, les capacités d’accueil passeront à 20 000 étudiants. Touchée par les affres du réchauffement climatique, la Côte d’Ivoire veut former plusieurs cadres au développement durable dans cette université. Par ailleurs, on y trouvera des facultés d’arts ou encore de sciences sociales.
Inauguration du siège du Sénat à Yamoussoukro
Dans la région, ce projet d’université est le point culminant d’un processus de transformation entamé par le gouvernement. Pour les populations locales, Gon est l’homme par qui ce changement s’opère. « Grâce à vous, le visage de Bondoukou a changé qualitativement », a assuré le porte-parole de la population, en s’adressant au Premier ministre Gon. Dans l’élan de la reconnaissance, les populations de Bondoukou ont fait du Premier ministre un fils de la région, en lui attribuant le titre de chef : Nanan Bedi Akon, le conquérant, le guerrier intrépide, qui garde sa sérénité en toute circonstance. Le désormais Nanan (chef ou roi en Akan), communie avec le peuple au rythme des tambours.
La veille, mercredi 18 décembre, le gouvernement s’est illustré dans d’autres domaines. A la sortie du Conseil des ministres qui s’est tenu à Yamoussoukro, le président de la République et le Premier ministre ont inauguré le siège du Sénat dans la capitale ivoirienne. Un pas vers le transfert effectif de la capitale à Yamoussoukro. Les deux personnalités ont également inauguré le Centre hospitalier régional (Chr) de Yamoussoukro. Bâtiments rénovés, matériels de pointes à l’appui offerts, la ville natale de Felix Houphouët Boigny est en plein chantiers, notamment en termes d’infrastructures routières, de réhabilitation d’infrastructures touristiques et économiques.
Un Premier ministre sur tous les fronts pour accueillir Macron
Alors qu’il est au four et au moulin pour la réussite de la visite du président français Emmanuel Macron, autre point important de son agenda hebdomadaire, son nom s’associe à un événement culturel d’envergure. Amadou Gon parraine une fête de génération chez le peuple Adjoukrou de Dabou, à quelques 45 kilomètres d’Abidjan. Le fils du fondateur de la ville de Korhogo sait l’importance de la culture dans l’éducation des peuples. Ainsi, chargés au carrefour de la diversité culturelle, les Ivoiriens dont il ne cesse de promouvoir les coutumes à travers des soutiens multiformes, pourront s’enrichir davantage et enrichir les autres.
Gon Coulibaly prend aussi une part significative à la réussite de cette deuxième visite du président français en terres ivoiriennes du 20 au 22 décembre. Trois jours marqués de symboles. À l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’aéroport d’Abidjan, tout le gouvernement ivoirien s’est rassemblé pour l’accueillir. Le président Alassane Ouattara en tête sans omettre le Vice-président. Mais, la chaude poignée de main entre Macron et Gon n’a pas manqué d’attirer l’attention dans ce parterre de personnalités. La plus longue de toute. Sourire sur chaque visage, les deux hommes se sont tenus la main pendant un bon moment d’échange pour laisser entrevoir une certaine proximité. Et lorsqu’Alassane Ouattara s’absente pour le sommet de l’Union économique monétaire des États de l’Afrique de l’ouest (UEMOA) à Abuja, c’est Gon qui accompagne Macron samedi à l’hôtel du District d’Abidjan pour recevoir les clés de la ville.
Pour l’heure, le profil mais aussi le travail du Premier ministre a convaincu ceux qui le pressentent comme le futur candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), à la présidentielle d’octobre 2020. Un scrutin très attendu par les Ivoiriens mais aussi à l’international tant il regorge d’enjeux politiques mais aussi économiques.
Cyril Verb,Tribune d’Afrique