La Francophonie fut longtemps l’enfant pauvre des domaines de compétences de son ministère. Mais depuis son arrivée, Amadou Coulibaly l’aide à retrouver ses couleurs arc-en-ciel d’autant que l’intéressé est un passionné de la langue de Molière. Le sommet des Etats membres prévu à Djerba (Tunisie) sera sans doute une opportunité pour faire rayonner l’organisation.
17 septembre 2021. A la salle de conférence du ministère de la Communication, des médias et de la Francophonie. C’est en personne que le ministre préside la remise de prix aux lauréats du concours « 𝑴𝒂 𝑻𝒉𝒆̀𝒔𝒆 𝒆𝒏 180 𝒔𝒆𝒄𝒐𝒏𝒅𝒆𝒔 ». Ce concours donne les armes aux jeunes doctorants pour appréhender avec clarté les problématiques sociales, scientifiques et culturelles de notre époque, défendre leurs idées et parfaire leurs aptitudes en communication. Amadou Coulibaly qui ne ratera cette occasion pour rien au monde a félicité le professeur Jocelyne Bosson, Représentante Pays de l’Agence Universitaire de la Francophonie (Auf) en Côte d’ivoire, « pour toutes les actions menées au profit de la jeunesse » notamment à travers des formations pour une meilleure employabilité des jeunes diplômés. Car, c’est cette structure dépendant de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) qui soutient principalement ce concours.
Un concours au secours de thésards
L’idée de « Ma thèse en 180 secondes » est de permettre aux jeunes d’appréhender plus que jamais les enjeux de demain et surtout, de s’en inspirer pour choisir les thèmes adaptés à leur temps pour des thèses éventuelles. Le concept consiste à présenter en trois minutes un sujet de recherche, en français, de manière claire et vulgarisée pour convaincre le jury, mais aussi le public. Plusieurs milliers de doctorants y prennent part dans le monde entier. Pour la 4e édition cette année, 24 finalistes y représenteront autant de pays : Belgique, Bénin, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Consortium Europe centrale (Pologne, Autriche, Hongrie, Slovaquie), Egypte, France, Gabon, Haïti, île Maurice, Irlande, Liban, Madagascar, Mali, Maroc, Moldavie, Québec, République Démocratique du Congo, Roumanie, Sénégal, Suisse et Tunisie. L’idée étant de familiariser ces futurs thésards avec les sujets d’actualité, en lien avec les vrais besoins du continent. Sur 12 candidats en Côte d’Ivoire, trois ont été récompensés par le ministre de la communication. L’un des lauréats, dans le cas d’espèce, une lauréate, Zoh Olivia représentera le 26 septembre à Paris, la Côte d’Ivoire au concours internationale “Ma thèse en 180 secondes”. Elle a reçu les encouragements du ministre de tutelle. Depuis son arrivée au gouvernement, Amadou Coulibaly redonne à la Francophonie ses couleurs pour qu’elle soit un espace de rayonnement intellectuel et diplomatique pour son pays.
L’Agence universitaire de la Francophonie en question
Cette édition de « Ma thèse en, 180 secondes » est l’occasion de fêter les 60 ans de l’Agence universitaire de la Francophonie. Créée le 13 septembre 1961 à Montréal (Canada) l’Auf fête en septembre 2021 son 60ème anniversaire. L’Agence Universitaire de la Francophonie (Auf) regroupe 1007 universités, grandes écoles, réseaux universitaires et centres de recherche scientifique utilisant la langue française dans 119 pays. Créée il y a 60 ans, elle est l’une des plus importantes associations d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche au monde. Elle est également l’opérateur pour l’enseignement supérieur et la recherche de l’organisation de la Francophonie. À ce titre, elle met en œuvre, dans son champ de compétences, les résolutions adoptées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Mission : Agir pour une francophonie universitaire solidaire engagée dans le développement. Dans le respect de la diversité des cultures et des langues, l’Auf agit pour une francophonie universitaire engagée dans le développement économique, social et culturel des sociétés. Selon sa stratégie 2017-2021, elle accompagne les établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour relever trois grands défis : la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance universitaire ; l’insertion professionnelle et l’employabilité des diplômés ; l’implication dans le développement global des sociétés.
Djerba, un tournant en perspective
Les 20 et 21 novembre, le sommet de la Francophonie se tiendra en Tunisie, plus précisément sur l’île de Djerba. Non seulement il sera le premier sommet pour Amadou Coulibaly en tant que ministre de tutelle de ce portefeuille en Côte d’Ivoire mais il donnera le ton d’une Francophonie devenue priorité. Non seulement une forte délégation est attendue, la Commission nationale de la Francophonie y travaille avec le ministère en charge mais il permet de replacer cette institution et ce qu’elle représente dans la dynamique de la politique extérieure de la Côte d’Ivoire. Depuis le récent report dû à la pandémie, au ministère, plusieurs conseillers y travaillent. Amadou Coulibaly qui, début septembre, était à Paris pour diverses activités liées aux démembrements de la Francophonie devrait, après ce sommet en Tunisie, faire de cette organisation un instrument au secours de la diplomatie ivoirienne. Et donc un pilier de son ministère.
La francophonie étant devenue un instrument diplomatique de premier plan, Amadou Coulibaly est fort attendu sur la mise en valeur de ce pan de son portefeuille. Un grand défi.
Tribune d’Afrique