Député élu, même s’il ne siège pas, et maire de Samatiguila, Lanciné Diaby met à profit ses rares répits de directeur général du Fonds d’entretien routier (Fer) pour occuper le terrain social. Visites aux populations, rencontres de terrains, inaugurations et grandes réalisations, la seconde quinzaine de mai n’aura pas été de tout repos pour le cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
Fin mai. Au siège du Rhdp, Kouadio Konan Bertin (Kkb) a échangé longuement avec Adama Bictogo, Directeur exécutif du Rhdp, et avec un hôte un peu particulier. Lanciné Diaby. Le directeur général du Fonds d’entretien routier (Fer) est très préoccupé, en tant que témoin des moments de violence que son pays a connus, par la question de la réconciliation. « Aucun enfant de notre pays ne doit être écarté de la construction de notre pays » aime à répéter celui qui, au sein de la majorité présidentielle est aussi en charge de la Diaspora. Lors de ses nombreuses rencontres avec les ivoiriens de l’extérieur, il insiste sur la « nécessité pour tous d’apporter la pierre à l’édifice de la construction de la Nation« . Ce qui explique qu’il ait pu, ces dernières années, faire rentrer certains activistes opposés au pouvoir, avec pour objectif qu’il participe à la Nouvelle Côte d‘Ivoire qu’Alassane Ouattara appelle de tous ses vœux. Le directeur général du Fer évoquera avec le ministre de la réconciliation les conditions de retour de l’ancien président Laurent Gbagbo. Mais avant cette rencontre, son agenda tout au long du mois aura été jonché de contacts avec les populations, comme il n’en déteste point.
Des visites de terrain comme il les aime
A Samatiguila, le Dg du fer est en terrain conquis. Fils de la localité, il est aussi maire de cette ville frontalière. Ce qui lui a imposé des escales dans diverses agglomérations. Ngbanhala, Kotouba, Kadjola et Kimbirila, chaque étape est une fête pour ce fils qui ne manque tout de même aucune occasion de revenir au bercail. Le terrain, c’est la passion de cet ingénieur. Et mieux il se sent chez lui, plus encore est aiguisé sa sensibilité. Quand il a appris l’accident de Kourouma Mamadou, fils de la présidente de la branche féminine de la majorité présidentielle dans la localité de Kimbirila, son soutien a été spontané mais très apprécié ici. « Il n’hésite pas quand il s’agit de la santé » témoignera une sœur du bénéficiaire. Profitant toujours de ce séjour et à l’initiative du ministre Adama Koné qu’il représentera, le Dg du Fer conduira la délégation pour les funérailles de Sofa Abdoulaye, doyen et notable du village de Dabadougou Mafélé car en Afrique, la politique, « c’est aussi soutenir les familles endeuillées » selon un autre notable, présent aux cérémonies. A peine arrivé à Abidjan vers fin mai que le secrétaire administratif de la majorité présidentielle devrait prendre part à une réunion politique de son parti présidée le 27 mai par Adama Bictogo, directeur exécutif du parti présidentiel. Deux jours plus tard, Lanciné Diaby ne saura échapper au dîner de la MUDESSTI à l’occasion de la fête des mères, rien de plus normal pour celui qui clame « que l’avenir de la famille dépend de la femme en Afrique ». Au-delà des visites, des dons, inaugurations et réalisations…
Dons, inaugurations et réalisations
Sa posture de directeur général de société d’Etat n’a jamais réussi à l’éloigner du terrain, qui le passionne tant. Depuis mi-mai, pas de répit. D’abord, dans sa circonscription, la 124 où il a été élu député. Comme à chaque fois, le 13 mai, l’accueil a été chaleureux, si ce n’est pompeux. Mais cette fois ci, il ne s’agit pas d’une visite de routine. L’élu local est venu parrainer un projet qui lui tenait à cœur, la Mutuelle pour le Développement Eco-social de la Sous-Préfecture de Tiémé, MUDESSTI. A Tiémé, 592 Km d’Abidjan, une telle initiative sociale peut, à moult égards, influer sur le quotidien de la population et servir de rempart contre la pauvreté. D’ailleurs, le président Ouattara a fait de la lutte contre la pauvreté le socle de son 2e et 3e mandat. « Je suis heureux de la présence et du soutien de mon frère » dira Diarrassouba Bakary. Le Colonel Major n’est pas que président du Conseil d’administration de la mutuelle, il est aussi chef d’Etat major particulier du président ivoirien. Les deux hommes assisteront d’ailleurs à un tournoi de la fraternité à l’occasion, entouré du sous-préfet et du Maire de Tiémé. Le 16 mai, Lanciné Diaby a procédé à des dons de matériels agricoles avant de quitter la ville de Tiémé à laquelle il est si attaché pour sa commune.
Attendu sur le front social
En écoutant ici et là les divers témoignages des populations, il est clair que Lanciné Diaby est très attendu sur le front social. Dans un pays où, au-delà de la guerre civile post électorale (2010-2011), certaines régions du septentrion ont été longtemps abandonnées, les besoins sont inestimables. « Mr Diaby a toujours été très sensible à nos multiples besoins » confie un chef traditionnel de la région de Denguélé (nord-ouest) qui, n’ayant que peu de personnes vers qui aller, fait déjà une autre liste de doléances à lui soumettre. « Nous savons qu’il n’hésitera pas à partager avec nous, tant que le projet est pertinent » reconnaît le sexagénaire qui a parcouru une centaine de kilomètres pour prendre part à l’accueil réservé à l’élu, à Tiemé. En Afrique où le système social est déficitaire et qu’aucune garantie régulière n’est en place pour les plus vulnérables, la mission d’un maire ou d’un député n’est pas que de s’occuper de sa commune ou de légiférer. « Il doit aussi et surtout être en permanence humanitaire » constate Yacouba Ouattara, journaliste à Abidjan.
Tribune d’Afrique