Le premier ministre ivoirien est revenu au bercail après avoir représenté le Chef de l’Etat à la Conférence de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (Ticad 7), du 28 au 30 août 2019 à Yokohama. Reprise d’activités, Amadou Gon Coulibaly a passé une semaine bien chargée faite de rencontres au sommet, mais également marquée par le premier conseil des ministres suite au remaniement ministériel intervenu le 4 septembre 2019.
Retour triomphal du premier ministre ivoirien lundi 2 septembre à Abidjan, après sa brillante participation à la septième édition de la Conférence de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD 7), du 28 au 30 août 2019 à Yokohama. Amadou Gon Coulibaly y a représenté le Président Alassane Ouattara. En effet, conjuguant loyauté, fidélité et savoir-faire, le premier ministre ivoirien bénéficie de la totale confiance du président de la République. La Participation active au Sommet fut l’occasion pour le premier ministre ivoirien d’exercer une influence internationale à la hauteur des ambitions d’Alassane Ouattara. Participation active aux travaux et rencontres économiques étaient du menu des activités du premier ministre au Japon. Son retour au pays coïncide avec le remaniement ministériel le 4 septembre, avec 41 ministres, sept secrétaires d’État, 10 entrants et un seul ministre sortant. C’est une équipe de campagne en vue de l’élection présidentielle de 2020 qu’Amadou Gon Coulibaly a composé, reconnaissent les observateurs. Jeudi 5 septembre, le premier ministre a participé au premier conseil des ministres tenu sous la présidence du Chef de l’Etat. Photo de famille, petit mot du Premier ministre puis déclaration du président, ont marqué la rencontre.
Le premier ministre a passé une journée du vendredi 6 septembre bien chargée. Amadou Gon Coulibaly a reçu en audience, une importante délégation du Parti communiste chinois (Pcc) conduite par Qu Quinshan, Président de l’Institut de recherche du comité central sur l’histoire et les archives du parti. Leur séjour en Côte-d’Ivoire s’inscrit dans le cadre de l’établissement d’un partenariat entre le Rhdp et le Pcc. Le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro était également reçu en Audience. Le premier ministre a par ailleurs reçu son jeune frère, l’ancien international ivoirien, Kolo Touré, aujourd’hui entraîneur adjoint dans le club anglais de Leicester City, en Premier League. Il a saisi l’occasion pour lui souhaiter plein succès dans ses nouvelles fonctions.
Le remaniement ministériel
Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a procédé mercredi 4 septembre à un remaniement du gouvernement. Il s’entoure d’une équipe de combat, dont Amadou Gon Coulibaly demeure le Premier ministre. 41 ministres contre 36 précédemment, composent le nouveau gouvernement. Le Chef de l’État s’est séparé d’un seul membre du gouvernement. Au total, ce nouvel exécutif, qui reste conduit par Amadou Gon Coulibaly, en qui Alassane Ouattara place une confiance absolue, compte 41 ministres et 7 secrétaires d’État dont 9 femmes. Contre 36 ministres et 5 secrétaires d’État jusque-là. Selon le communiqué lu par le secrétaire général de la présidence, Patrick Achi, Mamadou Sangafowa Coulibaly quitte le maroquin de l’Agriculture et du Développement rural. Il est remplacé par Kobenan Kouassi Adjoumani, précédemment aux Ressources animales et halieutiques, dont le ministère est récupéré par Moussa Dosso. Ancien proche de Guillaume Soro, cet ancien ministre dirigeait la « Centrale », la structure financière des Forces nouvelles. Il avait par la suite pris ses distances avec l’ex-chef de la rébellion et était depuis 2007 administrateur de la Banque africaine de développement pour la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Guinée équatoriale. Les plaidoiries de Patrice Talon n’ont guère émoussé la volonté de Ouattara de le sortir du gouvernement. En effet, selon la Lettre du Continent, Patrice Talon serait allé, lors de sa visite éclair effectuée sur Abidjan début septembre, plaider la cause de son très proche ministre de l’agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, pour son maintien dans le gouvernement. Mais le président ivoirien ne l’entend pas de cette oreille. Ouattara veut s’assurer de la totale loyauté de son équipe pour mener le combat. L’ancien ministre des Transports, Gaoussou Touré, lui fait son retour au gouvernement. La nouvelle équipe accueille encore le général Diomandé Vagondo. Jusque-là chef d’état-major particulier du président, il est nommé ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Sidiki Diakité passe, lui, à l’Administration du territoire et à la Décentralisation. Remplacé par Adama Coulibaly, son directeur de cabinet, Adama Koné, le ministre de l’Économie et des Finances, est nommé ministre auprès du président de la République, chargé des Affaires économiques et financières. Claude Isaac Dé quitte de son côté le ministère de l’Économie numérique et des Postes. Il devient ministre auprès du Premier ministre, chargé de la coordination des grands projets.
Par ailleurs, trois secrétaires d’État deviennent ministres de rang : Moussa Sanogo, Emmanuel Esmel Essis et Félix Anoblé. Dans le même temps, cinq nouveaux secrétariats d’État ont été crées. Le maire de Didievi, Brice Kouassi, la député Belmonde Dogo et Philippe Legré, le président du conseil régional du Gbôklè, font notamment leur entrée au gouvernement.
Un gouvernement de combat
Alassane Ouattara s’est assuré de la popularité de ses ministres dans la perspective de la présidentielle d’octobre 2020. C’est donc un gouvernement de combat qui vient d’être constitué. Même si le président ivoirien ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature ou non. Il devra tout de même préparer les élections, soit en sa propre faveur, soit pour une sortie honorable en essayant de positionner l’un des siens. Mais Ce nouveau gouvernement intervient à 13 mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, où tous les Etats-majors des partis politiques s’activent afin de se garantir une victoire sans ambages. Le combat n’est donc pas gagné d’avance. Ouattara devra faire face à une grande plateforme d’opposition en préparation entre ses anciens alliés Guillaume Soro et Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Même si les négociations achoppent sur le cas Guillaume Soro, ancien bourreau de Laurent Gbagbo dont il ne veut pas entendre parler, il est indéniable que si cette alliance venait à être mise en place, elle ne rendrait pas la tâche aussi facile au pouvoir.
Abotsi Enyo, Tribune d’Afrique