Prévue à 3,9% en 2020 contre 3,4% l’année dernière, la croissance économique de l’Afrique dessinera une courbe ascendante selon les Perspectives économiques annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) fraichement dévoilées. Une dynamique portée par le Rwanda, l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tanzanie et le Bénin. En revanche, cinq grandes économies du Continent connaîtront une expansion modérée : Algérie, Egypte, Maroc, Nigeria et Afrique du Sud.
Malgré les chocs extérieurs, l’économie africaine se portera globalement mieux en 2020, selon les pronostics de la Banque africaine de développement (BAD) qui publie ses Perspectives économiques africaines. En effet à 3,4% en 2019, le taux de croissance du PIB du Continent devrait progresser à 3,9% cette année, avant de passer à 4,1% en 2021. Cet optimisme de la BAD est entre autres motivé par des améliorations observées depuis l’année dernière où « les moteurs de la croissance se déplacent progressivement vers les investissements et les exportations nettes et s’éloignant de la consommation privée », fait remarquer l’institution. Pour la première fois en dix ans en effet, « l’investissement a représenté plus de la moitié de la croissance du Continent, la consommation privée représentant moins du tiers ».
L’est, leader régional
Actuellement, les quelques économies qui portent la locomotive de la croissance africaine devraient conserver leur robustesse. Il s’agit du Rwanda, de l’Ethiopie, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Tanzanie et du Bénin, dont la croissance oscille autour entre 8,7% et 6,7% et qui sont parmi les dix économies à la croissance la plus rapide au monde. Sur le plan régional de ce fait, l’Afrique de l’Est reste la région leader en matière de croissance avec une moyenne de 5% en 2019. Le nord du Continent pointe en deuxième position avec une croissance moyenne de 4,1%, suivie de l’ouest qui affiche 3,7%. L’Afrique centrale qui a tenté de multiplier les voies de sortie de crise l’année dernière a fini avec une progression à 3,2% de croissance, contre 2,7% en 2018. Par contre, le bât blesse toujours dans la partie sud du Continent où la croissance s’est enfoncée à 0,7%, contre le 1,2% en 2018.
Le BAD estime que la croissance en 2020 aurait pu aller au-delà des 3,9%, mais « l’expansion modérée » des cinq grandes économies du Continent devrait également altérer la dynamique de la croissance globale. En effet, l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud qui ont connu une croissance moyenne de 3,1% en 2019, contre 4% pour le reste du Continent, ne devrait pas faire d’exceptionnelles prouesses en 2020.
Objectif ultime : l’inclusion
En dépit de ces avancées, la BAD constate encore la faible inclusion de la croissance économique africaine, qui laisse encore en marge une frange importante de la population. A partir de cette année, il va être question de renforcer les stratégies de développement de façon à mettre l’accent sur les mesures inclusives.
« La croissance doit être visible. La croissance doit être équitable. La croissance doit se faire sentir dans la vie des gens », a déclaré Akibnwumi Adesina, président de la BAD, selon un communiqué diffusé ce lundi 3 février.
Pour ce faire, l’institution multilatérale basée à Abidjan fait plusieurs recommandations aux pays sont la diversification de leur base de production, l’accent sur l’innovation dans les domaines clés de leurs économies respectives, mais aussi et surtout le renforcement du capital humain afin de développer les compétences nécessaires au rayonnement des économies.
Source: Afrique La Tribune /Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée