Le gouvernement de RDC a conclu le 24 février dernier un accord amiable avec Ventora, la société de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. L’État congolais va ainsi récupérer des actifs miniers et pétroliers litigieux évalués à plus de deux milliards de dollars. Dans un communiqué publié jeudi, le sulfureux milliardaire, qui a fait office d’intermédiaire sur les plus gros contrats du pays pendant près de 20 ans, dit saluer cet accord.
Dans son communiqué publié jeudi 3 mars, Dan Gertler remercie le président Félix Tshisekedi et son équipe pour le travail « approfondi et minutieux qui a été réalisé ». « Cet accord, écrit-il, met fin à l’impasse dans laquelle nous nous trouvions et permet d’aller de l’avant ».
Même s’il représente, selon ses mots, « un coût personnel considérable », Dan Gertler assure respecter « pleinement l’accord ». Il précise en outre que « tous les permis et licences détenus par le groupe Gertler seront restitués ». Pour le milliardaire, il était « vital de trouver une nouvelle façon d’avancer ». La négociation était donc à ses yeux la seule voie de sortie : « Il n’est ni dans mon intérêt, ni dans l’intérêt du peuple de la RDC, que des actifs tels que les blocs du lac Albert soient embourbés dans un arbitrage international à perpétuité ».
Sanctions américaines
En préambule de ce communiqué, Dan Gertler se pose en victime. « Je suis dévasté par l’image qui a été créée à mon sujet », déclare-t-il, lui qui dénonce « les pointages systématiques et les critiques incessantes auxquels il a été confronté, avec en point d’orgue, ajoute-t-il, les sanctions américaines dévastatrices ».
Les États-Unis accusent l’homme d’affaires israélien d’avoir fait perdre à la RDC près d’un milliard et demi de dollars de recettes fiscales dans les années 2010. Washington a donc placé ce proche de Joseph Kabila sous sanctions depuis 2017. Elle le soupçonne de « contrats miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption ». Selon le quotidien israélien Haaretz, Dan Gertler aurait envoyé ces derniers mois des émissaires justement pour négocier avec les autorités américaines la levée de ces sanctions.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée