Suite à une demande formulée par sa famille auprès du président Denis Sassou Nguesso, l’opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko a été autorisé à être évacué par avion médicalisé à destination d’Ankara, en Turquie.
« L’avion [médicalisé] transportant le général, son médecin et trois agents de sécurité a décollé de l’aéroport international de Brazzaville à 11h28 (10h28 GMT) à destination d’Ankara en Turquie », a déclaré à l’AFP Yvon Éric Ibouanga, avocat du général Mokoko. L’information a été confirmée par une source de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), qui a requis l’anonymat: « Le général a bien embarqué et l’avion a bien décollé ».
Candidat malheureux au scrutin présidentiel en mars 2016, le général Mokoko, qui avait contesté la réélection de Denis Sassou Nguesso, a été condamné pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « détention illégale d’armes et munitions de guerre », au terme de son procès en 2018. Il avait été admis à l’hôpital militaire de Brazzaville le 2 juillet pour « fatigue générale et manque d’appétit », selon son avocat.
Une délégation chez Sassou Nguesso
Plusieurs associations de défense des droits de l’homme, des avocats et des opposants ont multiplié des appels en vue de son évacuation. Le 16 juillet, les autorités avaient interdit une marche pacifique organisée par une coalition de la société civile pour réclamer cette évacuation, évoquant des risques de propagation du coronavirus.
« Le plus important est qu’il recouvre sa santé. Le reste nous le verrons plus tard », a réagi auprès de l’AFP Trésor Nzila, de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH). Le président Sassou Nguesso avait estimé début mai qu’il n’y avait « pas de raison » de libérer deux opposants politiques, dont Mokoko, pour désengorger les prisons face au coronavirus.
Selon les informations de Jeune Afrique, le chef de l’État a finalement autorisé cette évacuation après qu’une délégation composée de membres de la famille du détenu et de plusieurs personnalités, dont Pierre Moussa, le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir) et l’archevêque d’Owando, Victor Abagna, soit venue, le 27 juillet, solliciter son intervention.
Source : Jeune Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée