Depuis janvier, un bras de fer est engagé entre les deux têtes de l’Exécutif, le président Kaïs Saïed et le Premier ministre Hichem Mechichi, soutenu par une majorité parlementaire.
Des centaines de personnes ont manifesté hier à Tunis pour dénoncer les mesures exceptionnelles décidées cette semaine par le président Kaïs Saïed, dénonçant «un coup d’Etat» et une violation de la Loi fondamentale, rapporte l’AFP. Ils ont scandé des slogans appelant à la «fin du régime de Kaïs Saïed».
Le président Saïed a promulgué mercredi des dispositions exceptionnelles qui formalisent sa décision du 25 juillet de s’octroyer les pleins pouvoirs.
Les mesures publiées au Journal officiel renforcent son rôle au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va se substituer en légiférant à travers des décrets-lois.
«Les textes législatifs sont pris sous forme de décrets-lois et promulgués par le président de la République», stipule l’un des articles décidés du texte. Il sera en outre le président du Conseil des ministres, reléguant le chef du gouvernement à un rôle subalterne.
Le texte énonce en effet que «le président exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un Conseil des ministres, dirigé par un chef du gouvernement». «Le président de la République préside le Conseil des ministres et peut déléguer sa présidence au chef du gouvernement».
Le texte lui confère le droit de désigner et limoger des ministres, nommer les diplomates en poste à l’étranger et procéder aux nominations dans la haute Fonction publique. Aussi, selon le texte, «le gouvernement est responsable de ses actes devant le président de la République».
Source : El Watan/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée