En Afrique centrale, les surfaces protégées ont augmenté en termes de superficie. Après un travail d’enquête et d’évaluation de cinq ans, l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale présente un bilan actualisé des aires protégées dans les dix pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (la Comifac). Mais si la superficie a augmenté, il reste beaucoup à faire pour préserver durablement la faune et la flore.
Avec 800 000 km2 d’aires protégées réparties sur dix pays d’Afrique centrale, la région se rapproche des « objectifs d’Aïchi » fixés en 2010 pour protéger la biodiversité. Des pays comme le Gabon ou le Rwanda ont renforcé sensiblement leur réseau avec en tête le développement de l’écotourisme. Beaucoup de défis restent à relever, en termes d’efficacité de gestion d’abord.
Près de 85% des aires protégées, qui ne sont pas que des parcs nationaux, cela peut être aussi une zone où l’activité humaine (coupe de bois, passages, chasse…) est régulée, sont aujourd’hui entre les mains des États. Et sur le terrain, les communautés locales et les fondations ou ONG expertes en matière d’environnement sont encore trop peu associées à la prise de décision.
Un quart de la surface des aires protégées soumis à des permis d’exploitation pétrolière
D’autres bras de fer sont en jeu, avec notamment les appétits économiques de court terme. Ainsi l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale calcule que 25% des surfaces en aires protégées sont déjà attribuées à des permis d’exploitation pétrolière et 25 autres pourcents sont promis à d’autres permis d’exploitation pétrolière.
Côté exploitation minière, 10% du réseau est menacé directement ou indirectement par des permis miniers. L’Observatoire des forêts appelle à plus de transparence dans les industries extractives. Et à renforcer les plans d’aménagement du territoire pour préserver durablement les milieux naturels.
Les pays d’Afrique centrale ont augmenté et renforcé le réseau d’aires protégées. Elles couvrent à peu près 800 000 km², une quinzaine de pourcent des territoires terrestres. Certains pays comme Sao-Tomé-Et-Principe par exemple ont dépassé les 30% de leur territoire en aires protégées, d’autres pays comme le Burundi ne sont même pas à 6% de leur territoire terrestre. En tant que biologiste, je peux dire qu’on commence d’avoir un réseau d’aires protégées sur l’ensemble de la région qui permet de protéger un bon échantillon de la biodiversité. Ce n’est pas forcément suffisant pour garder des écosystèmes qui peuvent permettre de fournir aux populations humaines tous les services qu’elles peuvent en attendre, mais on est sur la bonne voie.
Source : RFI Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée