Le président djiboutien a annoncé sa candidature à un cinquième mandat, qu’il briguera lors de l’élection présidentielle d’avril prochain. Face à une opposition morcelée, il fait déjà figure de favori.
Ismaïl Omar Guelleh (IOG) dit avoir « entendu le message » des forces vives de son pays. Le président a profité de l’organisation d’un sommet extraordinaire des chefs d’État de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), à Djibouti, pour officialiser le 20 décembre sa candidature à la présidentielle d’avril prochain. En marge de cette réunion consacrée aux actuelles tensions dans la Corne de l’Afrique, IOG a expliqué se représenter pour répondre aux milliers de jeunes djiboutiens qui l’ont, ces dernières semaines, appelé à briguer un nouveau mandat.
À 73 ans, celui qui a fêté ses vingt ans au pouvoir l’an dernier s’apprête donc à se lancer pour la cinquième fois dans la course, avec de grandes chances de l’emporter face à une opposition morcelée. « Ému et honoré », le chef de l’État djiboutien s’est engagé, au micro de la Radio-Télévision Djiboutienne (RTD), « à continuer d’œuvrer pour traduire dans les faits les aspirations de la jeunesse à un avenir meilleur ».
Promesses sociales
IOG reprend donc la thématique sociale qui était déjà la sienne lors de la campagne de 2016. Certaines promesses d’alors ont pu être tenues, en matière de logement, de déconcentration et de décentralisation des services de l’État notamment. Mais beaucoup reste à faire sur le front de l’emploi. Le chef de l’État se sait particulièrement attendu sur ce dossier par une jeunesse « responsable et mature, qui a compris quels étaient nos enjeux politiques, sociaux et économiques », a-t-il lui-même souligné lors de son intervention.
« C’est rassurant pour le pays », a conclu celui dont la gestion de la pandémie a été citée en exemple par les responsables de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Si IOG semble sortir raffermi de cette crise sanitaire, cela ne le dispense pas de devoir remettre vite sur les rails une économie grippée depuis le passage du Covid-19.
Les prévisions de croissance pour 2020 sont quasi nulles, mais Djibouti pourrait retrouver dès l’année prochaine un taux pas si éloigné des 7 % affichés en moyenne par le pays sur la dernière décennie. En particulier si les grands projets d’infrastructures industrialo-portuaires attendues au sud de la capitale se concrétisent comme annoncé dans les prochains mois. Si le redémarrage économique se traduit par les créations d’emplois tant attendues, alors IOG a toutes les chances d’être reçu cinq sur cinq en avril prochain.
Source : Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée