Depuis plusieurs semaines, la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) multiplie les communiquées pour dénoncer des arrestations qualifiées « d’arbitraires et d’illégales » visant des populations civiles, notamment des nomades dans le nord et le sud-ouest du pays. C’est une vingtaine de personnes qui auraient été arrêtées depuis septembre. La dernière en date, vendredi.
La Ligue djiboutienne des droits humains s’inquiète que des personnes détenues soient torturées. Et demande leur libération. La LDDH dénonce « un climat de terreur instauré par le pouvoir djiboutien contre les populations civiles ». Selon le président de la Ligue : ces arrestations viseraient à dissuader les Djiboutiens de rejoindre le FRUD, le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie, un groupe armé en conflit avec le gouvernement.
Le groupe armé voit dans ce tour de vis un signe de fragilisation du régime depuis la réélection en avril d’Ismaïl Omar Guelleh pour un cinquième mandat. Le « mandat de trop » pour le chef du FRUD. Il affirme avoir vu de plus en plus de jeunes rejoindre le mouvement ces derniers mois. Pour Mohamed Kadamy, « le FRUD s’est renforcé et le pouvoir le voit. Ils espèrent qu’en arrêtant les gens la résistance va cesser mais elle est toujours là », dit le chef rebelle.
Le pouvoir djiboutien, lui, rejette catégoriquement ces accusations. D’après Daoud Houmed, porte-parole de la majorité présidentielle, les arrestations visent des personnes qui ont enfreint la loi et seront jugées. Pour lui, le FRUD est « une organisation terroriste ». Quant à la LDDH, elle « manque de crédibilité » et ses informations sont « mensongères ».
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée