Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha a présenté vendredi son programme pour les élections législatives tunisiennes prévues en octobre et le scrutin présidentiel du 15 septembre, mettant l’accent sur plus d’équité sociale et économique.
Principale force au Parlement, Ennahdha (Renaissance) a présenté son programme lors d’une réunion à Tunis devant une centaine de ses adhérents, appelant à une plus grande participation de la jeunesse dans l’économie, notamment dans les régions de l’intérieur du pays.
Le développement économique de l’intérieur du pays était l’une des principales revendications de la révolution qui a mis fin à la dictature en 2011. Huit ans après, de nombreuses régions de l’intérieur du pays restent marginalisées.
Les projets d’investissement et les principaux pôles industriels sont concentrés dans la capitale et la côte est, tandis que les régions de l’intérieur, où le taux de chômage est plus élevé, dépendent du secteur agricole.
« Réduire les disparités »
Lors de la présentation de son programme, Ennahdha a dit vouloir aider les jeunes à financer leurs projets, et inciter les professionnels à investir dans les régions de l’intérieur du pays.
Le parti a également proposé d’équiper en énergie solaire 200 000 foyers précaires dans ce pays de plus de 11 millions d’habitants.
« Nous essayerons de réduire les disparités entre les régions et de les éliminer complètement », a déclaré le dirigeant d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, dont le parti a soutenu jusque-là le gouvernement du Premier ministre Youssef Chahed, un libéral.
Plus de 15% de chômage
Malgré les avancées démocratiques après la chute de Zine el Abidine Ben Ali en 2011 et une reprise fragile de la croissance après des années de marasme, la Tunisie, berceau du Printemps arabe, peine à répondre aux attentes sociales et à faire baisser un chômage de plus de 15% et une inflation à 6,8%.
Rached Ghannouchi, à qui nombre d’observateurs prêtent l’ambition de briguer la présidence du Parlement tunisien, est candidat à Tunis pour les législatives du 6 octobre. Ennadha a présenté pour la première fois de son histoire un candidat à la présidentielle, Abdelfattah Mourou, chef du Parlement par intérim.
Le parti, qui a annoncé en 2016 renoncer à l’islam politique et veut devenir un simple mouvement conservateur démocrate, n’a pas évoqué dans son programme sa position sur les questions de société ou religieuses.
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée