Elections législatives en Centrafrique : l’opposition se retire du processus électoral
La Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020) dénonce un « simulacre » après le rejet de la plupart de ses requêtes en annulation du scrutin du premier tour.
La coalition de l’opposition en Centrafrique a annoncé mardi 2 février se retirer entièrement des élections législatives, dénonçant un « simulacre » après le rejet de la plupart de ses requêtes en annulation du scrutin du premier tour.
« En dépit de nombreuses irrégularités, des fraudes massives, des violences (…), la Cour constitutionnelle en proclamant les résultats définitifs du premier tour des législatives a confirmé que celles-ci ont été un simulacre », ont dénoncé dans un communiqué les leaders de la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), déclarant « se retirer entièrement du calamiteux processus ».
La Cour constitutionnelle a annulé lundi pour des irrégularités les résultats du premier tour dans 13 circonscriptions sur 140. L’incertitude demeure pour 58 autres où le scrutin n’a pu avoir lieu en raison de l’insécurité.
Le 27 décembre, jour des élections présidentielle et législatives, deux électeurs inscrits sur trois n’avaient pas eu la possibilité d’aller voter dans un pays sous le coup d’une offensive de six des plus puissants groupes armés qui contrôlent deux tiers du territoire depuis le début de la guerre civile en 2013.
118 sièges restent à pourvoir
Le président sortant Faustin Archange Touadéra a été proclamé réélu avec 53,16 % des voix, mais l’opposition conteste vivement ce résultat, arguant notamment du très faible taux de participation, 35,25 %.
La juridiction suprême a par ailleurs validé lundi l’élection au premier tour de 22 députés sur 140, dont 5 du parti de M. Touadéra, dans une décision lue par sa présidente Danièle Darlan devant la presse.
Dans son communiqué, la COD-2020 « note avec étonnement qu’aucun leader de l’opposition n’a été élu au premier tour et qu’un seul a été retenu au second tour » et « réitère ses revendications initiales, à savoir l’annulation et la reprise des élections groupées ».
Plus d’un mois après le vote, ce sont donc 118 sièges qui restent à pourvoir, soit lors d’un second tour dont la date n’a pas encore été fixée, soit au terme d’un nouveau scrutin à deux tours.
« Dans toutes les circonscriptions » où le scrutin a été annulé et toutes celles où il n’y a pas eu de vote, « un premier et un second tour seront organisés », a précisé lundi à l’AFP le rapporteur de l’Autorité nationale des élections (ANE), Théophile Momokoama, sans en préciser le nombre. Mme Darlan a toutefois rappelé que la Constitution prévoit que « l’Assemblée nationale doit être installée au plus tard le 2 mai ».
Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée