Le président français Emmanuel Macron s’apprête à réveillonner avant l’heure, vendredi, avec les soldats français du camp militaire de Port-Bouët en Côte d’Ivoire avant de se rendre à Niamey, au Niger. Une visite de 48h loin de la crise de la réforme des retraites.
Loin de la crise autour de la réforme des retraites, le président français Emmanuel Macron est attendu, vendredi 20 décembre, en fin de journée en Côte d’Ivoire pour fêter Noël avec les soldats déployés à l’étranger. Pelouse bien tondue, drapeaux déployés et écussons lustrés : le camp militaire français de Port-Bouët s’apprête à recevoir en grande pompe le chef de l’État dès qu’il sortira de l’aéroport d’Abidjan, tout proche.
Après les honneurs militaires, Emmanuel Macron s’adressera aux quelque 1 000 soldats de la base avant de s’asseoir au milieu d’eux sous une grande tente installée sur le terrain de football pour un dîner préparé par le chef de l’Élysée, Guillaume Gomez, à pied d’oeuvre depuis plusieurs jours.
Comme il l’a fait au Niger en 2017 et au Tchad en 2018, le président devrait, pendant cette visite de 48h, à nouveau appeler les Français à penser à « nos soldats », qui ont « choisi de s’engager » face à « la menace qui est permanente », selon les mots qu’il avait prononcés sur la base de N’Djamena.
Perte de 13 soldats au Mali
L’an dernier, ce réveillon avec les troupes s’était déroulé en pleine crise des Gilets jaunes, qui avait fortement ébranlé le chef de l’État. Cette année, l’atmosphère n’est guère plus à la fête puisque l’exécutif fait face à une contestation massive de sa réforme des retraites et à 16 jours de grève dans les transports qui perturbe fortement les départs des vacances de Noël.
Mais, au camp de Port-Bouët, Emmanuel Macron évoquera surtout le récent drame vécu par l’armée française : la perte de 13 soldats de l’opération Barkhane dans une collision accidentelle entre deux hélicoptères au cours d’une opération antijihadiste au Mali.
Plusieurs soldats ayant participé à cette mission et à d’autres menées au Sahel ont été invités à Abidjan, où ils s’entretiendront avec le président accompagné de la ministre des Armées, Florence Parly, et du chef d’état-major des armées, le général François Lecointre. Dans le même temps, son épouse Brigitte Macron rencontrera des familles de militaires déployés en Côte d’Ivoire.
Hommage au 71 soldats tués au Niger
À l’issue de sa visite en Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron fera dimanche une étape de trois heures à Niamey pour s’y entretenir avec son homologue, Mahamadou Issoufou, et rendre hommage aux 71 soldats nigériens ayant récemment péri dans l’attaque d’un camp militaire.
Cette courte visite vise à préparer le sommet sur le Sahel prévu le 13 janvier à Pau (sud-ouest de la France) et auquel sont conviés les présidents du G5 Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad et Mauritanie).
Samedi, Emmanuel Macron et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, relanceront le chantier de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, qui veut devenir le centre de formation des acteurs du secteur en Afrique de l’ouest.
Une visite axée sur la sécurité, la jeunesse et le sport
Les autorités ivoiriennes sont devenues « extrêmement vigilantes » face à la menace terroriste depuis l’attaque qui avait fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam en 2016, souligne le colonel Gauthier.
Outre la sécurité, la visite d’Emmanuel Macron sera axée sur la jeunesse et le sport, deux secteurs qu’il a érigés en priorité pour revigorer les relations entre la France et l’Afrique.
En compagnie du footballeur Didier Drogba, ex-idole de l’Olympique de Marseille et Chelsea, il inaugurera samedi une « agora sportive » créée avec l’association française WinWin dans un quartier populaire d’Abidjan. Puis il débattra avec 300 étudiants dans le domaine de la santé, avant de signer des accords bilatéraux, notamment pour le chantier du métro d’Abidjan.
Source: France 24/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée