Selon un rapport gouvernemental, l’apparition d’un groupe d’orques au large du Cap est probablement à l’origine de la disparition des squales.
La présence d’orques, superprédateurs surnommés les « baleines tueuses », est sans doute à l’origine de la disparition du grand requin blanc dans certaines zones au large du Cap, selon un rapport gouvernemental sud-africain publié mardi 17 novembre.
Présents en Afrique du Sud, les requins blancs ont disparu de certaines de ses côtes ces dernières années. Certains imputent le phénomène à la chasse aux requins, d’autres à l’utilisation de filets de pêche dérivants ou encore à la surpêche. Mais le résultat des études menées par une équipe de neuf experts nationaux et internationaux désignés en mars par le gouvernement, qui a lancé un ambitieux programme de protection des requins – dont plusieurs espèces sont menacées ou en voie d’extinction –, émet une autre hypothèse : « Il y a des preuves d’un lien de causalité avec l’apparition d’un groupe d’orques qui chassent les requins blancs », selon le rapport.
En 2017, les restes de cinq requins blancs tués par des orques ont été retrouvés à Gaansbai (sud-ouest). Un autre, tué de la même façon, a été retrouvé sur la plage cette année. Et ils pourraient être beaucoup plus nombreux, a démontré lors de la présentation du rapport la chercheuse en biologie marine Alison Kock, qui fait partie du panel d’experts. « A chaque fois, ça a été suivi par une chute immédiate du nombre de requins blancs » dans la région, sans doute fuyant le prédateur, a-t-elle observé, ajoutant que des cas similaires ont été constatés aux Etats-Unis, au large de la Californie. « Nous n’avons pas toutes les réponses », a toutefois conclu la spécialiste, recommandant de poursuivre les recherches.
La pêche aux requins est un secteur historique en Afrique du Sud et le tourisme tire des revenus importants des activités liées à la présence des squales. Pour lutter contre la disparition des requins dans le pays, le rapport recommande aussi d’améliorer la lutte contre la pêche illégale et de meilleures pratiques dans le secteur du tourisme. Les spécialistes recensent quelque 1 250 espèces de requins, dont plusieurs sont déjà protégées. En Afrique du Sud, « 14 % des espèces de requins sont menacées », a rappelé la ministre de l’environnement, Barbara Creecy, lors de la présentation
Chaque année, 100 millions de squales sont tués dans les mers du globe. Un nombre de captures deux fois supérieur à celui qui permettrait de maintenir leur population à son niveau actuel, selon les ONG de protection de la faune.
Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée