Les forces rebelles au pouvoir central en Ethiopie ont lancé une nouvelle offensive dans la région éthiopienne du Tigré, a déclaré mardi 13 juillet à l’AFP un porte-parole des rebelles, deux semaines après une première offensive qui a poussé le gouvernement à déclarer un cessez-le-feu.
« Hier, nous avons lancé une offensive dans la région de Raya [sud du Tigré] et nous sommes parvenus à mettre en déroute les divisions des forces de défense fédérales et des forces amhara », a affirmé à l’AFP par téléphone Getachew Reda.
Ce dernier a également précisé que les combattants rebelles étaient toujours mardi « aux trousses » des forces progouvernementales. « Nous sommes parvenus à sécuriser la majorité du sud du Tigré », a-t-il ajouté, précisant contrôler notamment Alamata, principale ville de cette zone et où il affirmait se trouver.
Un porte-parole de l’armée fédérale n’étant pas joignable dans l’immédiat, il était impossible de vérifier les affirmations de M. Getachew. Les réseaux de communication sont en effet pratiquement coupés dans la région.
Huit mois de combats
Le premier ministre Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre 2020 une opération militaire dans cette région du nord du pays pour désarmer et capturer les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Fin novembre, après la prise de la capitale régionale Makalé, le gouvernement avait proclamé la victoire. Mais les combats se sont poursuivis pendant huit mois. Fin juin, l’armée s’est retirée face à une avancée éclair des troupes pro-TPLF, qui ont repris Makalé le 28, ainsi qu’une majorité du Tigré les jours suivants. Dans la foulée, Addis-Abeba a déclaré un cessez-le-feu et a retiré l’armée.
L’offensive de lundi concerne les zones sud et ouest du Tigré, qui étaient encore contrôlées par les forces amhara, venues épauler l’armée fédérale dans ce conflit marqué par des atrocités et par le spectre grandissant de la famine.
« Nous avons promis de libérer chaque centimètre carré du Tigré », a ajouté Getachew Reda. Il a également affirmé que des combats étaient en cours dans l’ouest de la région, sans préciser où dans cette zone située aux confins de l’Ethiopie, de l’Erythrée et du Soudan.
Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée