Une proposition de loi prévoyant d’exclure de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) les candidats ayant un parent étranger a été déposée jeudi 8 juillet à l’Assemblée nationale, a-t-on appris de son initiateur, Noël Tshiani.
Le camp d’un candidat potentiel à la prochaine présidentielle prévue fin 2023, Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga (sud-est), né d’une mère congolaise et d’un père grec, dont les partisans participent au nouveau gouvernement du président Félix Tshisekedi, a dénoncé cette initiative.
« Ma proposition a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale. Elle vise à verrouiller l’accès à la fonction de président de la République qui doit être réservée exclusivement aux Congolais nés de père et de mère congolais », a déclaré à l’AFP M. Tshiani, proche du chef de l’Etat, qui a déjà exprimé son intention de se représenter.
Pour M. Tshiani, ancien candidat à la présidentielle, plusieurs autres fonctions (premier ministre, ministres régaliens, présidents des assemblées, chef de l’armée et de la police…) ne devraient être exercées que par des Congolais nés de père et de mère d’origine congolais.
« Instrumentaliser la loi sur la nationalité »
La proposition de loi a été déposée par le député Nsingi Pululu du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, prédécesseur de M. Tshisekedi, qui a affirmé à la presse bénéficier de « l’appui de 260 députés » sur 500.
Le camp de M. Katumbi, richissime homme d’affaires et propriétaire du prestigieux club de football TP Mazembe, a vivement réagi, accusant M. Tshisekedi et son parti de chercher à « exclure des potentiels candidats à la présidentielle en instrumentalisant la loi sur la nationalité ».
« M. Katumbi n’est pas prêt à monter dans cette charrette qui veut l’amener à la guillotine », a déclaré à l’AFP Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de M. Katumbi.
Accusant le camp présidentiel « de préparer une parodie d’élection afin d’installer un régime autocratique », M. Kamitatu a estimé que soumettre cette proposition de loi aux débats au Parlement serait « la ligne rouge à ne pas franchir ». En juin, des tensions avaient éclaté à Lubumbashi (sud-est), fief de M. Katumbi.
Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée