Eswatini : l’ONU « profondément préoccupée » par la violente répression

L’ONU s’est montrée mardi 6 juillet « profondément préoccupée » face à la violente répression des manifestations contre la monarchie en Eswatini et demande au gouvernement de ce petit pays d’Afrique australe d’enquêter rapidement à ce sujet.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme demande « au gouvernement de veiller à ce que des enquêtes rapides, transparentes, efficaces, indépendantes et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits humains, y compris celles commises par les forces de l’ordre dans le cadre des manifestations, et que les responsables soient tenus de rendre des comptes », a déclaré une porte-parole, Liz Throssell, à Genève.

« L’éruption de la violence au royaume d’Eswatini ces derniers jours est profondément préoccupante, alors que des informations font état de dizaines de personnes tuées ou blessées lors de manifestations réclamant des réformes démocratiques », a-t-elle précisé, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU.

Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute violence et à régler leurs différends par le biais d’un dialogue inclusif ».

Plusieurs dizaines de morts et de blessés

« Le secrétaire général souligne l’importance de permettre à tous les Eswatiniens d’exercer pacifiquement leurs droits civils et politiques et exhorte les forces de sécurité à faire preuve de la plus grande retenue », a ajouté son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Dernière monarchie absolue d’Afrique, ce pays pauvre et enclavé de 1,3 million d’habitants, anciennement appelé Swaziland, est secoué depuis fin mai par des heurts entre policiers et manifestants pro-démocratie, qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés, selon plusieurs sources.

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« Nous avons reçu des allégations faisant état d’un usage disproportionné et inutile de la force, de harcèlement et d’intimidation par les forces de sécurité lors de la répression des manifestations de la semaine dernière, y compris l’utilisation de balles réelles par la police, a indiqué Liz Throssell. Certains manifestants auraient pillé des locaux, incendié des bâtiments et des véhicules et, dans certaines zones, barricadé des routes. »

Des marches quotidiennes

Malgré une accalmie, le Haut-Commissariat reste préoccupé « par le risque de nouveaux troubles » et rappelle aux autorités que « les manifestations pacifiques sont protégées par le droit international relatif aux droits humains, notamment par l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le royaume d’Eswatini est partie ».

Par ailleurs, Liz Throssell souligne que « nous exhortons les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour que l’accès à Internet ne soit pas bloqué ».

La porte-parole a expliqué que les troubles avaient commencé en mai lorsque des étudiants sont descendus dans la rue pour demander des comptes sur la mort d’un étudiant en droit de 25 ans, qui aurait été causée par la police. Ces manifestations se sont ensuite transformées en marches quotidiennes en faveur de la démocratie.

L’ONG Amnesty International a décompté au moins 20 personnes tuées par les forces de sécurité, 6 portées disparues et au moins 150 manifestants hospitalisés avec notamment des blessures par balles. Le gouvernement a jusqu’ici déclaré ne pas avoir reçu de rapport officiel sur ces décès.

Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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