Plusieurs importantes formations d’opposition ont condamné la décision prise mercredi par la chambre haute du Parlement de reporter les élections et de prolonger le mandat du gouvernement d’Abiy Ahmed, jusqu’à une date indéterminée après la fin de la pandémie de virus Covid-19. Et dans la région du Tigré, les autorités locales ont décidé de passer outre les annonces du gouvernement fédéral.
Ce ne sont pas des partis insignifiants qui se sont élevés contre le scénario de sortie de crise voulu par le Premier ministre. Il s’agit d’un côté, du Congrès fédéraliste oromo, l’OFC, de l’universitaire Merere Gudina ; du Front de libération oromo, l’OLF, un ancien mouvement rebelle historique qui avait participé à la lutte contre la dictature de Mengistu ; et du Front de libération nationale de l’Ogaden, l’ONLF, un groupe armé de la région somalie ayant récemment intégré la vie politique.
Jeudi tous trois ont dénoncé la « décision unilatérale » du chef du gouvernement. L’ONLF appelle au dialogue et s’inquiète du danger d’un « soulèvement de masse qui pourrait déboucher sur de la violence ». Le célèbre opposant Jawar Mohammed, membre de l’OFC, a quant à lui dénoncé une manœuvre uniquement destinée, selon lui, à « se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible ».
Dans la région du Tigré, l’exécutif régional a également fait savoir son désaccord avec Addis-Abéba. Le parti tigréen avait prévenu : des élections sont annoncées dans la province avant le 11 septembre. Si nécessaire, dit le Conseil exécutif du Tigré, sans l’appui de la commission électorale nationale.
Source: Rfi Afrique/Mis en : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée