Assiste-t-on à une nouvelle offensive de grande ampleur dans le nord de l’Éthiopie ? Ce week-end, de nombreux barrages d’artillerie et de mouvements de troupes ont été observés aux alentours de la province du Tigré, en guerre depuis un an.
Trois mois après la reprise de la région par les rebelles tigréens, il semble que le gouvernement et ses alliés mobilisent leurs forces pour reprendre le contrôle. Les grandes opérations militaires étaient attendues au moment de la fin de la saison des pluies en Éthiopie. Saison qui est justement en train de se terminer.
Et comme annoncé, les combats ont repris. Sous la forme de nombreux tirs d’artilleries et de frappes aériennes de drones, selon le porte-parole des rebelles tigréens du TPLF. De son côté, le gouvernement n’a pas souhaité commenter les dernières opérations.
Inquiétude sur le terrain
Les soldats tigréens avaient envahi des territoires de la région voisine Amhara en juillet dernier, et il semble que les manœuvres actuelles visent à libérer ces villes. Mais à peine investi pour un second mandat, Abiy Ahmed pourrait aussi vouloir complètement reprendre la main sur le Tigré et traquer ses dirigeants, comme il l’avait fait en novembre dernier. Pour cela, il a recruté ces derniers mois des dizaines de milliers de combattants et a acquis des drones notamment auprès de la Turquie, assure une source diplomatique.
Une nouvelle offensive fait craindre le pire sur le terrain. D’abord, car la guerre a déjà été marquée par de nombreuses atrocités et 400 000 personnes ont déjà franchi le seuil de la famine au Tigré. Souvent décrit comme isolé sur la scène internationale, Abiy Ahmed, investi Premier ministre lundi dernier, a été salué par la Chine et la Russie.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée