C’est le premier véritable test démocratique de l’ère Abiy en Éthiopie : la zone Sidama se rend aux urnes mercredi pour un référendum sur la création d’un nouvel État régional. Cela fait plusieurs décennies que les nationalistes réclament leur autonomie.
Ce mercredi sera donc l’aboutissement d’une longue quête pour les nationalistes sidamas. Et sur le bulletin de vote, le choix sera simple : la jarre traditionnelle, la « shaféta » ou la hutte, « godjo ». Belachew a 20 ans et il a choisi son camp, imprimé sur textile : « Ce t-shirt porte un message : choisissez shaféta, car cela représente la paix et l’unité. »
En neuf jours, plus de 2,3 millions d’électeurs se sont enregistrés. Un processus très simple, tout comme le résultat espéré par le Dr Solomon, fraîchement enrôlé : « C’est une histoire d’auto-administration, rien d’autre. Gouverner sa propre région, politiquement, économiquement, socialement, cela représente énormément pour les gens qui ont grandi ici. »
« Un scrutin, c’est toujours un choix personnel »
Les pro-référendum s’expriment facilement, les anti sont plus réticents. Certains gardent en mémoire les violences interethniques de juin 2018. Et en juillet dernier, le report de ce scrutin avait entraîné des violences et fait au moins 53 morts, selon la police locale. Ceux qui acceptent de donner leur nom ne disent pas directement leur opposition.
Estifanos Abush, lui, est satisfait d’avoir son mot à dire : « Ceux qui ont demandé ce référendum pensent qu’une région Sidama est une bonne chose. Mais un scrutin, c’est toujours un choix personnel. Une fois dans le bureau de vote, chacun est libre de décider. »
Si certains non-Sidamas disent vouloir voter « oui », beaucoup craignent d’être discriminés si la zone devient un État régional.
Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée