Des élections générales devraient se tenir fin août, dans ce pays en proie, depuis deux ans, à des tensions entre les nationalités qui composent la fédération. Jeudi 13 février, le Parlement éthiopien a voté une loi controversée.
Le Parlement éthiopien a voté une loi qui criminalise ce qui est qualifié de « discours de haine » et de « désinformation », et qui suscite l’inquiétude de l’opposition comme des défenseurs de la liberté d’expression.
Des peines de prison allant jusqu’à cinq ans, des amendes jusqu’à 3000 euros… La nouvelle loi sanctionne les propos alimentant la « discrimination contre des individus ou des groupes » sur une base nationale, ethnique, religieuse, sexuelle ou de handicap mais la loi sanctionne aussi la « désinformation » pouvant aboutir à « une attaque ».
Les parlementaires ont voulu légiférer, dit-on à Addis Abeba, parce que les violences entre communautés augmentent et que, dans ce climat, les élections s’annoncent périlleuses. Cependant, le texte adopté n’est pas très précis. D’ailleurs, l’organisation Human Rights Watch s’était déjà inquiétée de « dispositions vagues » risquant « d’étouffer un débat public crucial ».
Le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’expression, David Kaye, avait également dénoncé un « flou excessif » et « dangereux ».
Au sein de l’opposition éthiopienne, le Front de libération du peuple du Tigré, marginalisé après avoir été écarté du pouvoir, dit d’ores et déjà craindre que cette loi soit utilisée contre les voix discordantes. D’autant que l’une des questions principales à l’ordre du jour des élections sera précisément l’équilibre des pouvoirs entre les différents peuples d’Éthiopie.
Source:RFI Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée