En Ethiopie, c’est la seconde démission en un peu plus d’un mois d’un cadre de l’administration proche du pouvoir en place. Le patron de la commission des créations d’emplois a quitté ses fonctions. Ephrem Tekle l’a annoncé vendredi. Officiellement pour « raisons personnelles ». En juin, le commissaire à l’investissement avait fait de même. Tout comme le ministre de la Santé, en décembre dernier.
Dans les trois cas de démission, il s’agit de hauts-fonctionnaires, plutôt jeunes, actifs sur les réseaux sociaux. En bref, le parfait visage des réformes portées par les équipes autour du Premier ministre, Abiy Ahmed: un visage communicant, moderne, libéral. Mais, contrairement, au chef du gouvernement, les trois hommes ne sont pas membres du parti au pouvoir. Abiy, lui, a fait toute sa carrière au sein du régime en place depuis 1991.
Ephrem Tekle, commissaire à l’emploi, Abebe Abebayehu, commissaire à l’investissement, pourquoi partent-ils ? Ils n’ont pas publiquement fait mention de désaccords. Mais leurs lettres de démission sont arrivées sur le bureau d’Abiy Ahmed en pleine crise politique. Le bilan en termes de droits humains du Premier ministre est de plus en plus critiqué. De quoi décourager les moins politisés de la haute administration ?
Le journal The Reporter affirme qu’une autre figure pourrait partir. Hallelujah Lulie, directeur d’un cercle de réflexion public. Différentes sources évoquent auprès de l’hebdomadaire addisois une pression. Pression de plus en plus forte des militants du Parti pour resserrer les rangs et renouer avec ce qui fait la marque de l’Ethiopie depuis 30 ans: le mélange entre parti et Etat.
Source: Rfi Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée