Le président de RDC doit prendre les rênes de l’organisation au mois de février, dans un contexte particulier.
Le président congolais Félix Tshisekedi a été choisi par ses homologues africains pour présider l’Union africaine au cours de l’année 2021. Le numéro 1 congolais se prépare à succéder au Sud-africain Cyril Ramaphosa, alors que la RDC traverse de multiples crises.
Dans ce contexte, accéder à la présidence de l’Union africaine est plutôt une aubaine pour le président congolais. Ces fonctions lui permettront d’établir son image au niveau continental.
« Ca lui permettra de faire avancer sa cause notamment dans le conflit intérieur, avec son prédécesseur Kabila », estime le politologue béninois Victor Topanou. « Maintenant, est-ce qu’il sera à la hauteur des enjeux ? Je pense qu’il pourrait être à la hauteur. En plus, il a été activiste et maîtrise la situation intérieure au Congo, cela signifie au moins qu’il a quelques capacités à le faire. »
Une situation politique intérieure compliquée en RDC
Mais la situation intérieure en RDC est marquée par des crises sur de nombreux fronts. La Premier ministre vient de démissionner. Avant cela, en décembre, la présidente de l’Assemblée nationale congolaise Jeannine Mabunda a été déchue de ses fonctions à la suite d’une pétition lui reprochant sa mauvaise gouvernance. Le président Félix Tshisekedi avait annoncé quatre jours avant cela la rupture de la coalition au pouvoir – le FCC /CASH – qu’il compte remplacer par une « union sacrée » réunissant tous les partenaires politiques. Dans l’Est du pays, le conflit armé fait toujours de nombreuses victimes.
L’ombre de Joseph Kabila
C’est donc dans un contexte de turbulence que le président Félix Tshisekedi va présider l’Union africaine pour l’année 2021. « En plus, il y a certainement des chefs d’Etats qui sont toujours en relation avec l’ancien chef d’Etats congolais Joseph Kabila », ajoute la journaliste belge Colette Braeckmann, insistant sur le fait que le prédécesseur de Félix Tshisekedi pourrait aussi laisser planer son ombre sur sa présidence. « Ces chefs d’Etat se souviennent que le président Félix Tshisekedi n’a pas respecté les accords qu’ils ont conclus. Ils pourraient se demander alors si la parole de Tshisekedi a du poids. »
Félix Tshisekedi sera le deuxième chef d’Etat congolais à occuper la présidence de l’Union africaine après Mobutu en 1967.
Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée