Les quinze pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sont réunis samedi 15 février à Ouagadougou pour trouver « des solutions réalistes » à « court terme », après la fermeture en août des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises.
« La fermeture des frontières terrestres du Nigeria aux marchandises est très préoccupante car elle touche aux fondements même de notre communauté, à savoir la libre circulation des personnes et des biens », a déclaré le général de corps d’armée nigérien, Salou Djibo.
« Cette rencontre (…) doit proposer des solutions réalistes et applicables à court terme », a-t-il dit, à l’ouverture de la réunion qui rassemble les ministres des Affaires étrangères et du Commerce de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). « La fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il martelé.
Depuis août 2019, le Nigeria a fermé de manière inattendue ses frontières terrestres au commerce de marchandises. Les autorités nigérianes ont expliqué vouloir ainsi mettre fin à la contrebande, notamment de riz ou de poulets surgelés en provenance du Bénin qui traversent illégalement la frontière poreuse avec le géant nigérian de 190 millions d’habitants.
« Conséquences financières catastrophiques »
La fermeture des frontières a également jeté une ombre sur un accord historique de libre-échange, signé par 54 des 55 pays africains, une initiative saluée comme une avancée cruciale vers la suppression des barrières commerciales du continent.
« Notre communauté vit des moments difficiles. Il y a péril en la demeure (car) nos acquis sont fragilisés par la fermeture des frontières terrestres aux marchandises entre le Niger, le Nigeria et le Bénin depuis six mois maintenant, (qui) a un impact négatif sur le volume des échanges intercommautaires pour les années 2019 et 2020 », a déclaré le président de la commission de la Cedeao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou.
« Cette fermeture a des répercussions profondes sur les échanges, les opérateurs économiques, sans oublier les consommateurs qui doutent aujourd’hui de notre communauté », a-t-il ajouté, évoquant des « conséquences financières catastrophiques ».
Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée